jueves, 31 de diciembre de 2015

El silencio de las sirenas [Cuento. Texto completo.] Franz Kafka








Existen métodos insuficientes, casi pueriles, que también pueden servir para la salvación. He aquí la prueba:
Para protegerse del canto de las sirenas, Ulises tapó sus oídos con cera y se hizo encadenar al mástil de la nave. Aunque todo el mundo sabía que este recurso era ineficaz, muchos navegantes podían haber hecho lo mismo, excepto aquellos que eran atraídos por las sirenas ya desde lejos. El canto de las sirenas lo traspasaba todo, la pasión de los seducidos habría hecho saltar prisiones más fuertes que mástiles y cadenas. Ulises no pensó en eso, si bien quizá alguna vez, algo había llegado a sus oídos. Se confió por completo en aquel puñado de cera y en el manojo de cadenas. Contento con sus pequeñas estratagemas, navegó en pos de las sirenas con alegría inocente.
Sin embargo, las sirenas poseen un arma mucho más terrible que el canto: su silencio. No sucedió en realidad, pero es probable que alguien se hubiera salvado alguna vez de sus cantos, aunque nunca de su silencio. Ningún sentimiento terreno puede equipararse a la vanidad de haberlas vencido mediante las propias fuerzas.
En efecto, las terribles seductoras no cantaron cuando pasó Ulises; tal vez porque creyeron que a aquel enemigo sólo podía herirlo el silencio, tal vez porque el espectáculo de felicidad en el rostro de Ulises, quien sólo pensaba en ceras y cadenas, les hizo olvidar toda canción.
Ulises (para expresarlo de alguna manera) no oyó el silencio. Estaba convencido de que ellas cantaban y que sólo él estaba a salvo. Fugazmente, vio primero las curvas de sus cuellos, la respiración profunda, los ojos llenos de lágrimas, los labios entreabiertos. Creía que todo era parte de la melodía que fluía sorda en torno de él. El espectáculo comenzó a desvanecerse pronto; las sirenas se esfumaron de su horizonte personal, y precisamente cuando se hallaba más próximo, ya no supo más acerca de ellas.
Y ellas, más hermosas que nunca, se estiraban, se contoneaban. Desplegaban sus húmedas cabelleras al viento, abrían sus garras acariciando la roca. Ya no pretendían seducir, tan sólo querían atrapar por un momento más el fulgor de los grandes ojos de Ulises.
Si las sirenas hubieran tenido conciencia, habrían desaparecido aquel día. Pero ellas permanecieron y Ulises escapó.
La tradición añade un comentario a la historia. Se dice que Ulises era tan astuto, tan ladino, que incluso los dioses del destino eran incapaces de penetrar en su fuero interno. Por más que esto sea inconcebible para la mente humana, tal vez Ulises supo del silencio de las sirenas y tan sólo representó tamaña farsa para ellas y para los dioses, en cierta manera a modo de escudo.







martes, 29 de diciembre de 2015

Lettre de Rainer Maria Rilke à un jeune poète

17 février 1903




Cher Monsieur,
Votre lettre vient à peine de me parvenir. Je tiens à vous en remercier pour sa précieuse et large confiance. Je ne peux guère plus. Je n’entrerai pas dans la manière de vos vers, toute préoccupation critique m’étant étrangère. D’ailleurs, pour saisir une œuvre d’art, rien n’est pire que les mots de la critique. Ils n’aboutissent qu’à des malentendus plus ou moins heureux. Les choses ne sont pas toutes à prendre ou à dire, comme on voudrait nous le faire croire. Presque tout ce qui arrive est inexprimable et s’accomplit dans une région que jamais parole n’a foulée. Et plus inexprimables que tout sont les œuvres d’art, ces êtres secrets dont la vie ne finit pas et que côtoie la nôtre qui passe.
Ceci dit, je ne puis qu’ajouter que vos vers ne témoignent pas d’une manière à vous. Ils n’en contiennent pas moins des germes de personnalité, mais timides et encore recouverts. Je l’ai senti surtout dans votre dernier poème : Mon âme. Là quelque chose de propre veut trouver issue et forme. Et tout au long du beau poème À Léopardi monte une sorte de parenté avec ce prince, ce solitaire. Néanmoins, vos poèmes n’ont pas d’existence propre, d’indépendance, pas même le dernier, pas même celui à Léopardi. Votre bonne lettre qui les accompagnait n’a pas manqué de m’expliquer mainte insuffisance, que j’avais sentie en vous lisant, sans toutefois qu’il me fût possible de lui donner un nom.
Vous demandez si vos vers sont bons. Vous me le demandez à moi. Vous l’avez déjà demandé à d’autres. Vous les envoyez aux revues. Vous les comparez à d’autres poèmes et vous vous alarmez quand certaines rédactions écartent vos essais poétiques. Désormais (puisque vous m’avez permis de vous conseiller), je vous prie de renoncer à tout cela. Votre regard est tourné vers le dehors ; c’est cela surtout que maintenant vous ne devez plus faire. Personne ne peut vous apporter conseil ou aide, personne. Il n’est qu’un seul chemin. Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s’il pousse ses racines au plus profond de votre cœur. Confessez-vous à vous-même : mourriez- vous s’il vous était défendu d’écrire ? Ceci surtout : demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit: « Suis-je vraiment contraint d’écrire ? » Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. Si cette réponse est affirmative, si vous pouvez faire front à une aussi grave question par un fort et simple : « Je dois », alors construisez votre vie selon cette nécessité. Votre vie, jusque dans son heure la plus indifférente, la plus vide, doit devenir signe et témoin d’une telle poussée. Alors, approchez de la nature. Essayez de dire, comme si vous étiez le premier homme, ce que vous voyez, ce que vous vivez, aimez, perdez. N’écrivez pas de poèmes d’amour. Évitez d’abord ces thèmes trop courants : ce sont les plus difficiles. Là où des traditions sûres, parfois brillantes, se présentent en nombre, le poète ne peut livrer son propre moi qu’en pleine maturité de sa force. Fuyez les grand sujets pour ceux que votre quotidien vous offre. Dites vos tristesses et vos désirs, les pensées qui vous viennent, votre foi en une beauté. Dites tout cela avec une sincérité intime, tranquille et humble. Utilisez pour vous exprimer les choses qui vous entourent, les images de vos songes, les objets de vos souvenirs. Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. Pour le créateur rien n’est pauvre, il n’est pas de lieux pauvres, indifférents. Même si vous étiez dans une prison, dont les murs étoufferaient tous les bruits du monde, ne vous resterait-il pas toujours votre enfance, cette précieuse, cette royale richesse, ce trésor des souvenirs ? Tournez là votre esprit. Tentez de remettre à flot de ce vaste passé les impressions coulées. Votre personnalité se fortifiera, votre solitude se peuplera et vous deviendra comme une demeure aux heures incertaines du jour, fermée aux bruits du dehors. Et si de ce retour en vous-même, de cette plongée dans votre propre monde, des vers vous viennent, alors vous ne songerez pas à demander si ces vers sont bons. Vous n’essaierez pas d’intéresser des revues à ces travaux, car vous en jouirez comme d’une possession naturelle, qui vous sera chère, comme l’un de vos modes de vie et d’expression. Une œuvre d’art est bonne quand elle est née d’une nécessité. C’est la nature de son origine qui la juge. Aussi, cher Monsieur, n’ai-je pu vous donner d’autre conseil que celui-ci : entrez en vous-même, sondez les profondeurs où votre vie prend sa source. C’est là que vous trouverez la réponse à la question : devez-vous créer ? De cette réponse recueillez le son sans en forcer le sens. Il en sortira peut-être que l’Art vous appelle. Alors prenez ce destin, portez-le, avec son poids et sa grandeur, sans jamais exiger une récompense qui pourrait venir du dehors. Car le créateur doit être tout un univers pour lui-même, tout trouver en lui-même et dans cette part de la Nature à laquelle il s’est joint.
Il se pourrait qu’après cette descente en vous- même, dans le « solitaire » de vous-même, vous dussiez renoncer à devenir poète. (Il suffit, selon moi, de sentir que l’on pourrait vivre sans écrire pour qu’il soit interdit d’écrire.) Alors même, cette plongée que je vous demande n’aura pas été vaine. Votre vie lui devra en tout cas des chemins à elle. Que ces chemins vous soient bons, heureux et larges, je vous le souhaite plus que je ne saurais le dire.
Que pourrais-je ajouter ? L’accent me semble mis sur tout ce qui importe. Au fond, je n’ai tenu qu’à vous conseiller de croître selon votre loi, gravement, sereinement. Vous ne pourriez plus violemment troubler votre évolution qu’en dirigeant votre regard au dehors, qu’en attendant du dehors des réponses que seul votre sentiment le plus intime, à l’heure la plus silencieuse, saura peut-être vous donner.
J’ai eu plaisir à trouver dans votre lettre le nom du professeur Horacek. J’ai voué à cet aimable savant un grand respect et une reconnaissance qui durent déjà depuis des années. Voulez-vous le lui dire ? Il est bien bon de penser encore à moi et je lui en sais gré.
Je vous rends les vers que vous m’aviez aimablement confiés, et vous dis encore merci pour la cordialité et l’ampleur de votre confiance. J’ai cherché dans cette réponse sincère, écrite du mieux que j’ai su, à en être un peu plus digne que ne l’est réellement cet homme que vous ne connaissez pas.
Dévouement et sympathie.
Rainer Maria Rilke.

lunes, 28 de diciembre de 2015

Luis Francisco Pérez







El poeta Manuel Moya, traductor de la poesía de Fernando Pessoa, de la de sus heterónimos y del "Libro del Desasosiego", ha declarado recientemente que el gran poeta portugués "es la clave para encajar ese puzzle que somos o al menos para familiarizarnos con él". No puedo estar más de acuerdo. Pessoa no es tanto un poeta inmenso como un filósofo voluntariamente alejado de su propia grey, como si él mismo siempre hubiera sospechado que la filosofía clásica, o sus moldes originales, únicamente lograrían sobrevivir con la ayuda extraordinaria de la poesía (idea ésta que para Heidegger, pero sobre todo en Gadamer, ha sido un auténtico quebradero de cabeza para la ampliación, o dilatación del discurso, de su propio pensamiento). De alguna manera Pessoa es un "eslabón perdido" en la cadena y transmisión del conocimiento occidental. El problema es que resulta terriblemente complicado llegar a conocer a qué exacta cadena, o sub sistema de pensamiento, pertenecía el eslabón concreto que es su inacabable y complejísima obra. Por eso pienso que lleva mucha razón Moya cuando habla de él como "una clave para encajar el puzzle que somos". Es cierto, pero esa clave jamás la encontraremos. El mismo Pessoa utilizó la poesía para esconder la solución del enigma -al considerar que era más profunda y difícil de encontrar que en la filosofía- de lo que somos, de lo que podemos llegar a ser, de lo que nunca seremos. El "Libro del Desasosiego" es la gran cifra, el gran arcano, del misterio de la existencia. Es también la única gran obra filosófica pensada y escrita por un ser humano que puede permitirse el lujo de ser intemporal o no estar datada. Al ser un muy inteligente y maravilloso ejercicio de pensamiento transversal en el tiempo es tan contemporánea de Platón como de Zizek. Casi nada.









Gil de Biedma, un poeta en la charca de la memoria_MANUEL VICENT









El lunes 21 de octubre de 1985, Jaime Gil de Biedma supo de verdad que la vida iba en serio y tuvo que internarse bajo un nombre ficticio —Jaime Costos Sánchez— en el hospital Claude Bernard, pabellón Roux, de París, para tratarse de un sarcoma de Kaposi, el primer síntoma de sida, que se le había diagnosticado ese verano. Empezaba así el martirio de su cuerpo, como el de un San Sebastián, cuyas flechas tomaban la forma de pinchazos, radiografías, termómetros y pastillas. No era la primera vez que la salud le había fallado. En 1956, de regreso de su primer viaje a Filipinas, una tuberculosis lo tuvo varado entre la cama y la hamaca del jardín en la casa solariega de La Nava, en Segovia, pero aquella enfermedad era una evanescente aura que nimbaba la imagen de un joven poeta y que le permitió iniciar un diario en que vertió toda la experiencia erótica de jabalí en busca insaciable de adolescentes masculinos en su estancia en Manila; en cambio, el cuerpo lacerado en 1985 por máculas de Kaposi no tenía nada de literario. Era un estigma que había que mantener en secreto. De hecho, solo Ana María Moix, la psiquiatra Rosa Sender, la familia más íntima, aparte de su pareja sentimental, Josep Madern, y algún consejero de la empresa Tabacos de Filipinas, de la que era secretario, sabían el alcance de su tragedia. En este último diario de 1985 expresa muy bien la angustia que le suponía recorrer un túnel que entonces solo llevaba a la muerte. En la clínica de París alternaba lecturas del economista Schumpeter en la cama con el tedio de la duermevela a la hora de la siesta, los insomnios y las pesadillas nocturnas con los calmantes, reconocimientos táctiles de los ganglios, inyecciones de interferón, electrocardiogramas, análisis de heces, ecografías de estómago. Con todo este bagaje infernal el poeta imaginaba el tormento que sería volver a Barcelona, donde habría que seguir el tratamiento y hacer frente a los rumores que inevitablemente iban a suceder.
El diario iniciado el 21 de octubre de 1985 se interrumpió el viernes 1 de noviembre. Fue como ese avión que deja de emitir señales en pleno vuelo y los controladores ignoran dónde ha ido a caer. De hecho, sus últimos apuntes son como registros en una caja negra: “O sea, 2 ampollas de 18 millones. Diluida cada ampolla con 1cc de agua para preparación inyectable. Más 2/3 ampolla de tres millones (o sea diluirla con 1cc de agua y tomar 2/3 partes)”.
El silencio perduró hasta el 8 de enero de 1990, fecha de su muerte. Pocos días antes había muerto Carlos Barral, su amigo desde los tiempos de la universidad. De esta forma, acabó la Escuela de Barcelona, aquella dorada tropa que en los felices setenta tenía asiento en los peluches rojos del pub Bocaccio de la calle Muntaner y que previamente había ensayado la modernidad en los baretos y boutiques de Tuset street, un remedo de Carnaby st. de Londres. ¿Qué habían aportado a la posteridad aquellos jóvenes de la gauchedivine? Tal vez fueron los primeros en saber hundir con el dedo el hielo del gin tonic frente a los escritores del realismo social, que abrevaban vino tinto en vasos de vidrio mojado servido en los mostradores, también mojados, de las tascas de Madrid. Juan Marsé solía decir que en Madrid si pedías una ficha de teléfono en un bar el camarero siempre la daba mojada.

Entre Madrid y Barcelona se repartían la vida los poetas Caballero Bonald, Ángel González, Valente, Jaime Gil de Biedma. Alfonso Costafreda, Carlos Barral y José Agustín Goytisolo. De todo este grupo, el heraldo hacia la muerte fue Gabriel Ferrater, quien se suicidó en 1972, a fecha fija al cumplir los 50 años, como había prometido. El 19 de marzo de 1999, día de su onomástica, José Agustín Goytisolo se cayó por la ventana mientras estaba arreglando una persiana que se había atascado. De hecho, no cayó a plomo en la acera sino en medio de la calzada, lo que demuestra tal vez que el salto fue premeditado.

Un canto maldito

Carlos Barral pasó por diversas curas de desintoxicación del alcoholismo, pero ninguna muerte tan duramente conseguida a través de un largo camino de autodestrucción como el de Jaime Gil de Biedma. Toda su vida partida en dos, como su cuerpo, de cintura para arriba el yin, poeta excelso y ejecutivo honorable de empresa; de cintura para abajo el yang, el lobo nocturno contra sí mismo en vicios estéticos en busca de la máxima degradación. Felices tiempos aquellos de la lucha antifranquista cuando todo eran hamacas, amigos, fiestas de esmoquin blanco, poemas, playas y viajes entreverados con cuerpos adolescentes. Un día llegaron a casa de Gil de Biedma dos policías de la Brigada Social para detenerle. Los recibió el mayordomo. “Tengan la bondad de esperar en la sala de visitas, —dijo— el señorito Jaime se está bañando pero les atenderá en seguida”.
El diario que Gil de Biedma inició en 1956, mientras se reponía de unas manchas en los pulmones en la casa solariega de La Nava, se ha dado a conocer ahora en sus partes sumergidas. El poeta lo reescribió cuando ya sabía que iba a morir. Esas partes ocultas constituyen un canto maldito al placer de la carne en el que la pasión por la belleza se transforma en una charca donde agonizan los peces oscuros de la memoria.

Jacques Mesrine

Connu pour ses braquages et ses évasions à répétition, Jacques Mesrine (28 décembre 1936 – 2 novembre 1979)  fut longtemps l’ « Ennemi public n°1 » français. Surnommé « L’homme aux mille visages», il surprend dans cette lettre envoyée de prison à son ex compagne Jocelyne Deraiche, dite Joyce, par sa tendresse. Un grand amoureux insoupçonné !
Connu pour ses braquages et ses évasions à répétition, Jacques Mesrine (28 décembre 1936 – 2 novembre 1979)  fut longtemps l’ « Ennemi public n°1 » français. Surnommé « L’homme aux mille visages», il surprend dans cette lettre envoyée de prison à son ex compagne Jocelyne Deraiche, dite Joyce, par sa tendresse. Un grand amoureux insoupçonné !




Joyce… mon amour,
Qu’il est doux à mon coeur de pouvoir le dire « mon amour ». Oui petite larme bien malgré moi… Je ne t’ai jamais oubliée. J’ai voulu le faire. J’ai triché avec moi-même… J’ai triché sur mon livre en parlant de nous. Je n’ai pas voulu gueuler que je t’aimais plus que « ma vie » pour ne pas vexer jamais… mais au moment où au pied du mur, elle m’a demandez [sic] « quand je l’épouserai » je n’ai pas pu tricher. Car c’est toi que j’aime depuis quatre ans. Je m’en défends… mais je n’ai pas cessé de penser à toi. Je t’ai haï [sic]… par trop d’amour. Il m’a fallu quatre ans pour soigner la blessure d’orgueil… pour relaisser parler mon coeur. Oui Joyce chérie, je t’ai adorée.





sábado, 26 de diciembre de 2015

PRIMERA LECTURA DE ROBERT WALSER, O DE LA MANERA EN QUE LOS LECTORES INVENTAMOS GENEALOGÍAS




En la foto: Robert Walser muerto en la nieve en la Navidad de 1956.
La idea de un árbol genealógico que establece vínculos entre parejas de autores no es más que la manera que tengo de relacionarme con mi propia biografía de lector, de conferir sentido a una entreverada ruta por el mundo de los libros que no tiene el más mínimo sentido, que salta de un autor a otro sin la menor disciplina y reflexión, y que inventa, luego, las más inexplicables filiaciones entre ellos, intentando, desesperadamente, justificar su indisciplina y total incoherencia.
Por: César David Salazar Jiménez *
“A. se sienta en la mesa para traducir el libro de otro hombre, y es como si entrara en la soledad de ese hombre y la hiciera propia”
PAUL AUSTER
Hace 59 años, un 25 de diciembre de 1956, murió Robert Walser en un bosque helado, sepultado por la nieve, cerca del hospital psiquiátrico de Herisau, en Suiza, donde lo dejaban residir a pesar de no considerarlo un loco, habiendo renunciado durante casi treinta años a publicar cualquier escrito, garrapateando pasajes inconclusos en pequeños trozos de papel, en una letra minúscula escrita a lápiz, con la esperanza de que el grafito eventualmente se borrara y no quedara sobre la tierra testimonio de esos “microgramas”, como se les dio en llamar, y que afortunadamente ─asemejando el caso de Kafka─ fueron rescatados; murió en medio de una de esas caminata largas que ensalzó siempre en su literatura, y esa muerte, discreta y leve, tan poética, no deja de parecerle a uno como un acto estético premeditado, incluso hasta sospechoso ─con todo y que Walser murió por causas naturales─, máxime cuando el mismo autor pareció prefigurar su propia muerte en una novela suya, El paseo, escrita casi cuarenta años antes, como calcada de las fotos que le tomaron después de muerto, tumbado en la nieve, con una expresión plácida y su sombrero, su amado sombrero, a pocos centímetros de su mano extendida:
«Estar muerto aquí, y ser enterrado sin llamar la atención en la fresca tierra del bosque, tendría que ser dulce. ¡Ah, si se pudiera sentir y gozar de la Muerte en la Muerte! Quizá es así. Sería hermoso tener en el bosque una tumba pequeña y tranquila. Quizá oyera el canto de los pájaros y el susurrar del bosque sobre mí. Lo desearía»
Eso escribía Robert Walser en 1917 y eso mismo practicaba el 25 de diciembre de 1956, demostrando que la literatura es, ante todo, una ética. Con motivo de esta fecha quiero hablar de mi relación lectora con Walser, sobre la primera vez que me acerqué a su obra y, especialmente, sobre la manera en que uno emparenta caprichosamente a los autores que ama. Quisiera hablar acerca de la literatura de Walser, de la poética walseriana, de la primera novela que leí de él: Jakob von Gunten, y también de todo lo demás que de su autoría he podido leer durante estos años. Quisiera hablar de todo esto, pero hay dos problemas: el primero es que no podría ser objetivo con la obra de Robert Walser, porque para mí es entrañable y casi no consiento nada con ella; el segundo problema es que no entiendo a Walser, que su literatura me sobrepasa. Así, pues, sólo puedo hablar de lo que me pasa con él cuando lo leo, de mi relación con él, con su obra, de una cosa que tiene que ver más con afectos que con saberes…
* * *
La primera vez que oí hablar de Robert Walser, y en particular de su novela Jakob von Gunten (1909), o al menos la primera que puedo recordar, fue hace más o menos seis años, durante una conferencia sobre algunas relaciones entre dramaturgia y literatura dictada por un director de teatro que, en un acto desesperado por completar tres horas de contenido, se dedicó a leer las primeras dos páginas de la novela y, luego, a reproducir los primeros diez minutos de la genial adaptación al cine que de ella hicieran los hermanos Quay hacia 1995. La mención a Walser, ciertamente, era algo que no parecía tener que ver con nada de lo que el conferencista había dicho durante su disertación ─por lo demás confusa, errática, enigmática─ y, sin embargo, al llegar a mis oídos aquellas primeras líneas (“Aquí se aprende muy poco, falta personal docente y nosotros, los muchachos del Instituto Benjamenta, jamás llegaremos a nada…”), yo no podía dejar de relacionar lo que escuchaba con uno de los libros que por esos días estaba leyendo, y que sigo hojeando cada tanto: los Diarios de Robert Musil. No sé por qué, en ese momento, recuerdo que terminé por formarme la idea ─del todo infundada, por supuesto─ de que, de una manera extraña, ese tal Robert Walser, autor del que sólo conocía un párrafo, bien podía ser una especie de gemelo malvado de mi querido Robert Musil.
Finalmente, los primeros diez minutos de la película de los Quay terminaron por crear una atmósfera, la idea vaga de un universo literario en el que me parecía que podría querer habitar, un universo gris y vital del que me estaba haciendo una idea y en el que, intuía, habitaban tanto Walser como Musil, y donde debían esconderse ─en habitaciones angostas, húmedas y mal iluminadas; en claros desolados de bosques fríos; en caminitos de tierra por los que se transita con zapatos lustrosos, camisas, sacos y sombreros de fieltro─ autores alucinantes, y que lo mejor era empezar a dirigir mis esfuerzos de lectura hacia esas fronteras… Sin embargo, muchas veces soy perezoso y de impulsos estériles, por lo que no demoré mucho en olvidar esa impresión, la intuición de ese universo, y la breve referencia a Robert Walser en aquella soporífera conferencia.
Entonces, meses después, comenzó mi obsesión por Enrique Vila-Matas, al que comencé a leer como un movimiento natural de otra obsesión, aún más grande, por la obra de Roberto Bolaño, y en buena parte porque, sin motivo aparente, comencé a hacerme a la idea de que ambos, Bolaño y Vila-Matas, eran también como gemelos malvados, que se reflejaban uno a otro como espejos siniestros, igual que Musil y Walser –aunque yo no había leído todavía a Walser, así como tampoco había leído a Vila-Matas. A este último llegué por otra vía: buscando en internet cosas sobre Bolaño me encontré con un texto corto: “Bolaño en la distancia”, escrito por el mismo Vila-Matas, en el que aseguraba que el autor de Los detectives salvajes  y 2666 era, probablemente, el escritor que más se parecía a él, y viceversa: que él era el escritor que más se parecía a Bolaño. No había más qué decir, entonces: tenía que abocarme cuanto antes a la lectura de Enrique Vila-Matas; era, pues, un movimiento natural, una consecuencia predecible de mi inexplicable obsesión por Roberto Bolaño.
Para ese momento yo ya me había olvidado casi por completo de que quería leer a Robert Walser, y de hecho había abandonado también, transitoriamente, la lectura de los Diarios de Musil. Sólo recordé a esos autores cuando empecé a leer a Vila-Matas, quien evoca a Walser en Bartleby y compañía, aquella novela genial acerca de escritores célebres y no tan célebres que renunciaron a escribir, que asumieron el mutismo como el último gesto poético imaginable, afirmando, entre otras cosas, respecto al mismo Walser, que toda la obra del autor suizo “comenta la vanidad de toda empresa, la vanidad de la vida misma”, y que “más que horrible, la fama y las vanidades mundanas eran, para él, completamente absurdas. Y lo eran porque la fama, por ejemplo, parece dar por sentado que hay una relación de propiedad entre un hombre y un texto que lleva una existencia sobre la que ese pálido nombre ya no puede seguramente influir”.
Luego, leyendo un apartado en Desde la ciudad nerviosa, colección de ensayos de Vila-Matas, me enteré de que el autor catalán contaba en su casa con una biblioteca secreta en un cuartico oscuro (y seguramente húmedo y angosto) donde albergaba sus libros favoritos, entre los que se encontraba en un lugar privilegiado una copia de Jakob von Gunten, y que para él no existía un libro más fascinante que ése. Sin duda, leer todo esto me hizo volver a desear leer a Walser, por fin, e incluso, tal vez, con mucha más fuerza que cuando escuché esas primeras líneas de la novela en esa conferencia sobre dramaturgia que nada parecía tener que ver con ese universo literario sombrío y vital, donde los autores escriben para aniquilarse, incluso a su pesar, para ser, como dice el joven Jakob, “un encantador cero a la izquierda, redondo como una bola”.
En fin: para ese entonces yo sentí que se afincaba en mí, cada vez más, y sin motivo aparente, la idea de que Walser y Musil, y Bolaño y Vila-Matas, ocupaban cada uno una rama de un mismo árbol genealógico, que eran como parejas de hermanos gemelos, como siameses que terminaban cada uno las frases del otro y que, al mismo tiempo, luchaban por aniquilarse mutuamente. La refrendación de esta intuición vino de la literatura misma, y de la belleza que proviene del azar: en la pila de libros por leer que tenía en ese momento en mi escritorio se encontraba El mal de Montano, otra novela de Vila-Matas que continúa la saga metaliteraria de Bartleby; hojeándola, encontré pasajes como el que sigue:
«Musil entra, le das la mano.
─Me llamo Robert Walser ─dices─ y quisiera que se olvidara del termo, le invito a un buen café.
─Preferiría algo sólido, un buen bistec, por ejemplo ─te dice Musil─. ¿Así que usted se llama Robert Walser, igual que el escritor? No deja de ser curioso. Además, ¿sabe que hasta se parece a él? Aunque, a decir verdad, con un toque a lo Drácula.
Como es Musil, le permites la simpática pulla, pero le preguntas por qué va vestido de esa forma tan horrenda, por qué va disfrazado de obrero metalúrgico».
Pura casualidad. Maneras que uno tiene de justificarse. En el fondo, soy consciente de que en realidad no existen estas filiaciones, que son artificios literarios que encuentran la manera de enlazar lúdicamente lo que es profundamente irreconciliable, y que, cuando mucho, la idea de un árbol genealógico que establece vínculos entre parejas de autores no es más que la manera que tengo de relacionarme con mi propia biografía de lector, de conferir sentido a una entreverada ruta por el mundo de los libros que no tiene el más mínimo sentido, que salta de un autor a otro sin la menor disciplina y reflexión, y que inventa, luego, las más inexplicables filiaciones entre ellos, intentando, desesperadamente, justificar su indisciplina y total incoherencia; “cultura sin disciplina”, así la llama Vila-Matas en El viaje vertical.
Quería hablar sobre Walser, sobre esa obra apabullante, hermosa y melancólica que es Jakob von Gunten, pero confieso que no he podido, aún, formarme una opinión clara sobre ella. Sólo puedo decir que recuerdo con bastante claridad la forma en que su lectura me afectó profundamente cuando la leí por primera vez, y cada vez que vuelvo a ella desde entonces; que cuando terminé de leerla me temblaban las manos; que a mí también me gustaría, ahora, llegar a ser un perfecto y redondo cero a la izquierda; y que, así no exista realmente, bien vale la pena elaborar paisajes mentales donde dan paseos walserianos una serie de autores entrañables y misteriosos.
Jakob von Gunten es un libro maravilloso, y creo que nunca lo voy a entender. Jakob se pasa toda la novela afirmando que se ha ido convirtiendo en un enigma para sí mismo; así, pues, ¿qué se puede esperar de mí, entonces, si me empeño en entenderlo? Nada, que me estrelle y me pierda, como dice él mismo: “Y si yo me estrellase y perdiese, ¿qué se rompería y perdería? Un cero. Yo, individuo aislado, no soy más que un cero a la izquierda. Y ahora al traste con la pluma. ¡Al traste con las ideas! Me voy al desierto con Herr Benjamenta”.
Pereira, 25 de diciembre de 2015.

El olor de la lluvia sobre la tierra seca y otras 28 cosas que no sabías que tenían nombre





Hasta ahora, cada vez que te ponías a coser botones clavabas las agujas que no utilizabas en lo que tú llamabas “cojincico” o “la cosa esa de las agujas”. Gracias a esta lista, podrás usar el nombre correcto tanto de esta almohadilla (que es un acerico) como de otras 28 cosas imprescindibles para tu vida diaria o para tus partidas de Scrabble, como la espuma de la cerveza o ese maravilloso olor que deja la lluvia después de caer en un lugar seco.
1. Acerico. Almohada pequeña. Y también la almohadilla que sirve para clavar alfileres o agujas.
2. Agrafe. Pieza de metal para sujetar el cierre de botellas y frascos. Por ejemplo, el alambre y la chapa de las botellas de cava.
3. Ampersand. El signo &.

4. Ápice. Acento o cualquiera de los signos que se colocan sobre las letras, como el punto de las íes. Eso sí, el acento de la eñe se llama virgulilla.

5. Carúncula. La cresta de gallos y pavos.

6. Crencha. Raya del pelo y cada una de las partes en las que la crencha divide el cabello.

7. Criptomnesia. Fenómeno que consiste en creer que se te acaba de ocurrir algo que en realidad sólo lo estabas recordando, aunque no recuerdes que ya lo sabías. Por ejemplo, cuando plagias involuntariamente un tuit.

8. Diastema. Espacio entre los dientes. Estuvo de moda durante siete segundos porque todo ha estado de moda alguna vez. O lo estará. Recordad, por ejemplo, los bigotes.

9. Estepicursor. El matojo rodante típico de las películas del oeste o de cuando cuentas un chiste en un bar. También se llama rodamundos, sorrasca, calamino, boja, salicón, salicor, salicornio, salicornia, barrilla, corredora del desierto, bola del oeste, apretaculos, capitana, malvecino, alicornio, cardo ruso, planta rodadora, bruja, chamizo, cachanilla, maromera, salsola, y rodadora.

10. Filtrum. Surco subnasal, es decir, la ranura situada debajo de la nariz y encima de los labios.

11. Fosfenos. Las manchas luminosas que se ven al frotar los párpados.

12. Ginecomastia. Man boobs.

13. Giste. La espuma de la cerveza. Ejemplo de uso cotidiano: “¿Sabías que la espuma de la cerveza se llama giste?”

14. Guedeja. Cabellera larga y también la melena del león.

15. Herrete. Cada una de las puntas de plástico o metal de los cordones.

16. Jeme. Distancia que hay desde la punta del pulgar a la del índice, separando el uno del otro todo lo posible. Unidad de medida equivalente a “un cacho así”.

17. Lemniscata. Curva plana de forma semejante a un 8. Es el término correcto del símbolo de infinito.

18. Lúnula. El espacio blanquecino semilunar de la raíz de las uñas.

19. Óbelo. Signo de división. El de multiplicar es una más común “aspa”.

20. Petricor. El olor de la lluvia en sitios secos.

21. Pie de Morton o pie griego. Cuando el segundo dedo del pie es más largo que el gordo. (¿Estas personas son alienígenas infiltrados? Este sería otro debate).

22. Quincunce. Disposición como la figura de un cinco en un dado, con cuatro puntos formando un rectángulo y otro punto en el centro.

23. Recazo. La parte del cuchillo opuesta al filo.

24. Sangradura. La parte hundida del brazo opuesta al codo.

25. Telson. La cola de los crustáceos. Ejemplo: “¿Tú te comes el telson de los langostinos? Yo sí. Soy un poco bruto”.

26. Tenesmo. Ganas frecuentes de ir al baño.

27. Vagido. Gemido o llanto del recién nacido.

28. Virola. Es una abrazadera de metal que se coloca en algunos instrumentos, incluyendo la anilla metálica que une el lápiz con la goma de borrar y la punta de un paraguas, por ejemplo. No confundir con “vitola”.

29. Vitola. La anilla de los cigarros puros.

viernes, 25 de diciembre de 2015

VIKTOR FRANKL: “LA SALVACIÓN DEL HOMBRE ESTÁ EN EL AMOR Y A TRAVÉS DEL AMOR”_Rafael Narbona








“¡Qué bello podría ser el mundo!”, escribió el psiquiatra vienés Viktor Emil Frankl después de perder a su esposa y a sus padres en distintos campos de concentración del régimen nazi. Su padre murió en Theresienstadt, víctima del hambre y una neumonía; su madre fue gaseada en Auschwitz, y su mujer, Tilly Grosser, en Bergen-Belsen el día de su liberación. Debilitada por las penalidades, fue aplastada por una multitud que se abalanzó hacia la puerta de entrada, cuando descubrió la presencia de tropas británicas. Sin embargo, nada pudo destruir la confianza de Frankl en el ser humano. “Al hombre se le puede arrebatar todo, salvo una cosa: la última de las libertades humanas –la elección de la actitud personal ante un conjunto de circunstancias- para decidir su propio camino”. Viktor nació en el seno de una familia judía el 28 de marzo de 1861 en Pohorelice, una localidad checa situada a 80 kilómetros de Viena. En esa época, Viena era una de las ciudades más deslumbrantes de Europa. Compartía con Budapest la capitalidad del Imperio Austro-Húngaro y era el símbolo de un estilo de vida tolerante y cosmopolita. Viktor disfrutó de una infancia dichosa y tranquila. A pesar de su fragilidad y su temperamento soñador, siempre contempló la vida como un don, un maravilloso regalo que debía ser administrado con inteligencia y ternura. La Primera Guerra Mundial significó la caída del Imperio-Austrohúngaro y, para Frankl, la experiencia del hambre y la precariedad. Durante sus estudios de bachillerato, Viktor escuchó a un profesor que “la vida humana no era otra cosa que un proceso de combustión y oxidación”. Sin poder contenerse, le objetó: “Si es así, ¿cuál es el sentido de la vida humana?”. Movido por ese interrogante, estudia neurología y psiquiatría, identificándose con los postulados del psicoanálisis. Inicia un agudo intercambio epistolar con Freud, pero en 1925 se aleja de sus tesis, seducido por las teorías de Alfred Adler, un psicoanalista heterodoxo, según el cual la nota más dominante de la mente humana es la necesidad de ordenar la vida conforme a una meta.
Viktor Frankl opinaba que Freud había interpretado al hombre desde abajo, atribuyendo una importancia desmesurada a lo instintivo. En su opinión, hay que mirar al ser humano desde arriba. Sólo así comprenderemos que las actividades psíquicas son la esencia de nuestra naturaleza. El neurótico no encuentra ningún sentido a la vida, pero una mente sana advierte que el sentido no es un dato objetivo, sino la culminación de un proyecto personal, algo que se elabora libre y racionalmente. Gracias a esa construcción, el ser humano puede enfrentarse a las peores tragedias, sin perder el deseo de vivir. Frankl aprende de Max Scheler que el hombre no está maniatado por los impulsos y la influencia del entorno. Dado que es un ser inteligente, puede moverse por intenciones, desarrollando empatía hacia sus semejantes y respeto o simpatía hacia el resto de los seres vivos. Si no pudiéramos trascender lo biológico y social, seríamos simples autómatas. A principios de la década de los 30, Frankl se dedica a la psiquiatría y la neurología, comienza a escribir ensayos e imparte conferencias. En 1938, se produce la anexión de Austria al Reich alemán y se aplican las leyes de Núremberg, que obligan a Frankl y a su familia a identificarse con una estrella amarilla. En 1941, se casa con Tilly. En esa fecha le conceden un visado para viajar a Estados Unidos, solicitados dos años atrás, pero no lo utiliza, pues le parece poco ético abandonar a sus padres, a sus pacientes y a sus compatriotas judíos. Decide quedarse y compartir la suerte de las personas a las que ama. En septiembre de 1942, Viktor es deportado a Theresienstadt con sus padres y su mujer. Se le tatúa el número 119.104. Le acompaña un manuscrito, pero se lo quitan los celadores. La idea de reescribirlo le proporciona una meta y le ayuda a no desmoronarse. Será el único superviviente de su familia. Después de recobrar la libertad, publica El hombre en busca de sentido, subtitulado Un psicólogo en un campo de concentración. El libro es una de las obras de referencia sobre el Holocausto o Shoah. Además, establece las bases teóricas de la logoterapia o lo que se conoce como Tercera Escuela Vienesa de Psicología.
La logoterapia es un método menos retrospectivo y menos introspectivo que el psicoanálisis. Está orientada al futuro, a la posibilidad de elaborar metas y objetivos. Este planteamiento rompe el ensimismamiento neurótico, que vuelve y otra vez a sus obsesiones, reforzándolas con sus pensamientos recurrentes. La logoterapia considera que la principal motivación del ser humano no es la búsqueda de placer o poder, sino la voluntad de sentido. La búsqueda de sentido no es una sublimación del instinto, sino algo primario. Frankl señala que las personas viven y mueren por sus ideales y principios. La logoterapia estima que su cometido es ayudar al paciente a hallar el sentido de la vida. Escribe Nietzsche: “Quien tiene un porqué para vivir, encontrará casi siempre un cómo”. La logoterapia comparte esa convicción. El equilibrio psíquico no reside en la ausencia de tensiones, sino en la tensión entre lo que somos y lo que queremos ser. Sin ese conflicto, caemos en el vacío existencial. La esencia íntima del ser humano es su capacidad para enfrentarse con responsabilidad a su finitud, vinculándola a una finalidad. El sufrimiento se hace tolerable cuando adquiere un sentido, como cuidar a un enfermo. La logoterapia despliega una técnica denominada “intención paradójica”. Hay que perseguir una meta, pero sin ansiedad anticipatoria. Si la perspectiva del fracaso nos inspira un temor patológico, hay más posibilidades de fracasar. La angustia atrae los fallos y descalabros. Si experimentamos una impaciencia infantil, obsesionándonos con un objetivo, perderemos la calma necesaria para triunfar. Siempre debemos estar dispuestos a reírnos de nosotros mismos, pues el humor nos relaja y nos ayuda a controlar nuestras emociones. El neurótico cae en un círculo vicioso porque es incapaz de relativizar sus problemas y contemplarlos con cierta ironía. La logoterapia subraya la libertad de la mente humana para superar condicionamientos y determinaciones. El hombre no es una cosa entre las cosas, sino un sujeto racional. No se limita a existir, sino que decide. Rectificar también es una forma de decidir, pues implica una reelaboración de la meta establecida. La libertad sólo es verdadera cuando está ligada a la responsabilidad. En definitiva, la logoterapia es una psicología humanizada, que reivindica la dignidad del ser humano, artífice de la Historia y protagonista de su propia historia.
En 1947, se casa por segunda vez con Eleonore Schwindt, una enfermera con la que pasará el resto de su vida y con la que engendrará una hija. Director de una policlínica de neurología de Viena hasta 1971, ejercerá la docencia universitaria en la misma ciudad y trabajará como profesor invitado en distintas universidades norteamericanas (Harvard, Stanford, San Diego, Dallas, Pittsburg). Le llueven premios y distinciones. Publica treinta libros que se traducen a diferentes idiomas. Podemos destacar Psicoterapia y existencialismo (la obra confiscada en Theresienstadt), En el principio era el sentidoLogoterapia y análisis existencialPsicoterapia y humanismo: ¿Tiene un sentido la vida?La presencia ignorada de Dios. Gana el Premio Oskar Pfister, concedido por la Asociación Estadounidense de Psiquiatría. Alpinista, amante de las corbatas, adicto al café, devoto de Mahler y caricaturista notable, se sacaría una licencia de vuelo a los 67 años, pilotando aviones en solitario. Fallece el 2 de septiembre de 1997, con 92 años.
El hombre en busca de sentido ha conmovido a varias generaciones. Frankl relata su paso por el sistema de campos de concentración de la Alemania nazi con abrumadora honestidad: “Los que hemos vuelto de allí gracias a multitud de casualidades fortuitas o milagros –como cada cual prefiera llamarlos- lo sabemos bien: los mejores de entre nosotros no regresaron”. Los deportados que superaban las primeras selecciones desembocaban en “una especie de muerte emocional”. Era lo único que permitía soportar una vivencia profundamente deshumanizadora. En la rutina de los campos, lo peor no era el dolor físico o las crueles privaciones, sino “la angustia mental causada por la injusticia, por lo irracional de todo aquello”. El trabajo agotador, los malos tratos y una alimentación deliberadamente insuficiente reducen a los deportados a una masa que se degrada día a día. La desnutrición mata el deseo y la compasión, pues no hay espacio para los sentimientos cuando la prioridad es salvar el pellejo. La mente hiberna, despojándose de emociones e ideas. Sólo perduran las firmes creencias religiosas y las convicciones políticas, pues resultan útiles para la supervivencia. Los escépticos o descreídos son más vulnerables. Pese a todo, Frankl no cae en la desesperación. Piensa que su vida interior es una poderosa herramienta para soportar las calamidades, pero sobre todo se aferra a la capacidad de experimentar amor: “la salvación del hombre está en el amor y a través del amor”. Ignora si su mujer está viva, pero siente que ni siquiera su muerte podría menoscabar su amor. Afirma que si le hubieran comunicado la noticia de su fallecimiento, habría continuado su conversación mental con ella y habría sido “igualmente real y gratificante”. El amor ayuda a preservar la propia identidad individual en un entorno concebido para destruirla. Sólo amando se puede conservar la libertad interior, la autoestima y la personalidad. Frankl ejerce de médico y psicólogo con otros deportados, combatiendo su hundimiento emocional, que incluye fantasías suicidas. En Auschwitz, el que se mata condena a muerte a todos sus compañeros de barracón. No hay libertad para morir. Por eso, se debe vivir para uno mismo y para los otros. Frankl es fiel a sus ideas, pues descarta cualquier plan de fuga para quedarse con sus pacientes.
Si sabemos que el sentido último de la vida es el amor, podremos aguantar las formas más temibles de infortunio. Amor a los otros y amor a nosotros mismos, pues cada ser humano tiene una enorme responsabilidad hacia su propia existencia. Los dramas del siglo XX, pródigo en matanzas e incalificables atrocidades, nos invitan al pesimismo y al desaliento, pero Frankl argumenta en sentido contrario con una clarividencia irrefutable: “Nosotros hemos tenido la oportunidad de conocer al hombre quizá mejor que ninguna otra generación. ¿Qué es, en realidad, el hombre? Es el ser que siempre decide lo que es. Es el ser que ha inventado las cámaras de gas, pero asimismo es el ser que ha entrado en ellas con paso firme musitando una oración”. La biografía y la obra de Viktor Frankl constituyen una lección de vida. Deberíamos frecuentarlas a menudo para contagiarnos de su esperanza y dignidad.

RÉQUIEM POR UN POETA









                                    



Qué es mi alma, preguntas
a una imagen atado.
Es un dios en la sombra
rezándole a la sombra.
Es quizás un esclavo
lamiendo con su lengua las sobras de la vida.
La soga que en el cuello
llevábamos atada fácil es desatarla,
por cuanto es ilusión sólo, lo mismo que la vida,
que el dolor y la muerte y el sueño del dinero.
La vejez dicen sólo responde a tu pregunta.
Una piel arrugada y un hombre al que avergüenza
mirarse al sediento espejo.
Un día moriré. Un día estaré solo,
un alce cabalgando en la calle, y en el aire
será para mis ojos la señal de la huida.
Ya no serán manos mis manos,
ni un solo buen recuerdo
a la vida me ligará ya entonces.
Veré pasar un niño por la acera de espanto
y le preguntaré mi nombre si mañana renazco.


L. M . P.  

TEORÍA DEL MIEDO












No sé si tortuga o tumba
muerto o vivo, muerto o vivo
no sé si ángel o desastre
muerto o vivo, muerto o vivo
no sé si espíritu u oruga
muerto o vivo, muerto o vivo
no sé si alucinación en lo oscuro
o premio para el desastre
la vida es un mal pensamiento
este poema que aún supura.

Leopoldo María PANERO









jueves, 24 de diciembre de 2015

Tregua de Navidad



27

Comparto el fantástico, cristiano y humorístico artículo "Tregua de Navidad" de mi compañero en la sección de Opinión de "La Voz de Galicia" Xosé Luis Barreiro Rivas. Quienes pertenecemos al bando de agnósticos o de ateos y nos negamos a ser sectarios de estas creencias - agnosticismo y ateísmo - disfrutamos con este artículo tan sabio como amable. Con este artículo de Xosé Luis Barreiro Rivas os deseo a todos mis amigos y amigas de Facebook: Muy Feliz "Tregua de Navidad". Y, por favor, leed el artículo en voz alta - como hay que leer todos los textos para percibir su musicalidad - y, como mínimo, un par de veces. Es un artículo maravilloso.
Ramón Irigoyen




Aunque la Navidad no está de moda, y su dulzura se desvanece entre los símbolos de un laicismo impostado, siento una necesidad irrefrenable de recuperar la tregua de Navidad. Hace siete siglos, cuando la gente era tan ruda e inculta que solo sabía hacer catedrales, traducciones de Aristóteles, Divinas Comedias, universidades de Oxford, Códigos de las Siete Partidas, cantares de amigo y misas gregorianas, toda Europa -globalizada en la Cristiandad- aprovechaba la Navidad para envainar las espadas y bajar de los adarves. Y, libres de toda violencia, abrazaban a amigos y enemigos, se reunían en las iglesias a cantar la gloria de Dios, y, mientras hacían sus inconstantes promesas de ser mejores, gastaban en fiestas, caritativamente compartidas, sus más preciados manjares.
Aunque el mundo sigue lleno de guerras, refugiados, enfermos y hambrientos, nosotros, los que vivimos en el primer mundo, no tenemos armas para rendir, ni hambre para saciar. Pero mucho me temo que, arrebatados por un frenesí de estereotipos sociales, y obligados a simular alegrías cuyo sentido ignoramos, también necesitamos una tregua que nos permita recuperar sentidos y valores, frenar demagogias y travestismos políticos, y ordenar con claridad nuestras creencias -¡todo el mundo cree en algo!- y nuestros íntimos deseos. Y hasta llego a pensar que todo iría mejor si, en vez de viajar hacia ninguna parte, volviésemos a las iglesias a escuchar cantatas de Bach, oratorios de Haëndel o humildes panxoliñas infantiles, dejando que revivan los recuerdos y afloren las promesas que vamos a incumplir. Pero las cosas no van por esos vericuetos. Porque ya quedamos muy pocos que, sin miedo a parecer antiguos, meapilas o fundamentalistas, nos atrevamos a decir que hoy es Nochebuena, que hemos instalado el nacimiento en nuestras casas y que estamos dispuestos a vivir un día distinto a todos los demás.
También somos pocos los que, criticando las luces que celebran la nada, las felicitaciones que carecen de motivo, o los viajes que suenan a obligación fastidiosa, estamos dispuestos a confesar que, lejos de celebrar la semestral paradiña del Sol, recordamos al Niño que nació en Belén, que, como quien no quiere la cosa, cambió nuestro mundo, lo llenó de belleza, nos enseñó el amor a los enemigos -«porque a los amigos -dijo- los ama cualquiera»- y nos regaló un fundamento de vida moral que se recupera siglo tras siglo de todos los desastres.
Yo también pensaré, esta noche, que algo grande debió de pasar hace dos mil años para que esta cultura que todas las modernidades quisieron enterrar haya sobrevivido a guerras y revoluciones, al positivismo científico, a los laicismos programados y a la incredulidad profesionalizada. Después volveré, como todo el mundo, a las andadas. Pero tendré la firme esperanza de una nueva Navidad.

miércoles, 23 de diciembre de 2015

David Testal: “utilizamos a la sociedad para no afrontar la responsabilidad individual”


David Testal: “utilizamos a la sociedad para no afrontar la responsabilidad individual”
El trabajo de David Testal gira alrededor del poder transformador de la palabra. “Cineasta, exorcista y autor”, señala su biografía de Twitter: “el diablo o diablos, para mí, sólo son metáforas de aquello que vivimos como “negativo” en nosotros”, aclara. Su artística liberación la ejerce a través del lenguaje, con un marcado espíritu de cambio: “no creo en la experiencia en sí misma, que apesta, sino en la inocencia a través de la experiencia, o a pesar de ella. Creo que los currículums son cementerios, y que cargar cadáveres nos ata a lo que ya no somos”, cuenta. Testal posee una carrera extensa como creador, principalmente en el mundo del cine, con producciones como El bosque de BeatrizPuedo o Un principio, pieza que en la que filmó la separación real de una pareja y que la prensa especializada señaló como uno de los mejores cortometrajes de 2012. El artista está de enhorabuena, ya que acaba de lanzar la segunda edición de su libro Si fueses pájaro lo entenderías.  Un libro lleno de “pócimas” para “nacer de inmediato a otro mundo” ya que -según confiesa- cada pócima “no es lo que está escrito, sino la chispa que se produce en el contacto de las palabras y la consciencia”.
 Ante alguien como usted, preguntar a qué se dedica supone una respuesta inabarcable…
Para cualquiera es inabarcable en realidad. Nadie sabe a qué dedica su vida. Vivimos un misterio. Podría decir que me dedico a adentrarme en ese misterio a sabiendas. A veces a través del cine, a veces de la escritura, a veces del Tarot… Pero adentrarse en ese misterio es algo que todo el mundo hace continuamente, de forma consciente o no, y sea cual sea su aparente actividad. Me dedico a investigar eso a lo que nos dedicamos todos, que es una forma de decir que no me dedico a nada en absoluto.
Acaba de lanzar su libro Si fueses pájaro lo entenderías y ya va a por la segunda edición, ¿qué encontramos en él?Como en todo, no puedes encontrarte con nada que no lleves ya contigo. Se trata del primer volumen de un amplio Manual de Alta Magia que he ido escribiendo durante años, y que estaré escribiendo toda mi vida, dure lo que dure. Tratará del lenguaje como instrumento mágico, de cómo lo utilizamos continuamente para crear el mundo en el que vivimos, y de cómo podríamos utilizarlo de forma más consciente para crear otros mundos.
En él habrá varias colecciones con varios libros cada una. Este primer libro forma parte de la colección que llamo “pócimas”, textos breves e independientes que pueden ser leídos también al azar, y que pueden explotar en los ojos.
¿Esperaba esta demanda?Si te soy sincero, sí, y aún espero más y más, porque confío en el libro, y comienzo a ver lo que el libro hace en quien lo lee. Si no fuese un libro que yo mismo querría tener a mano siempre, si no hubiese escrito el libro que a mí me gustaría leer y tocar y revisitar, no lo hubiese publicado. No me lo esperaba tan rápido, eso no, porque se trata de una pequeña auto-edición y estoy haciendo personalmente todo: contestar pedidos, hacer paquetes, enviarlo, promocionarlo… y aprendiendo por el camino.
Usted dice todo encuentro humano, por breve y banal que parezca, es sagrado”¿puede explicarnos esto?Cuando digo que “algo es…”, digo que ahora mismo decido que eso sea así para mí. Las definiciones son decisiones personales, no verdades universales. ¿Y por qué decido sacralizar cualquier encuentro? Porque así lo convierto en algo significativo y útil. Vivimos inmersos en un sueño. Nos soñamos mutuamente. No puedes conocer al “otro”, sólo puedes conocer tu forma de percibirle. Y esa forma de percibirle te devuelve una imagen tuya que habías perdido. Vivimos en el mundo que somos, y nos estamos encontrando siempre con nosotros mismos. Lo que rechazas o amas en otro, lo rechazas o amas en ti. No porque sólo exista tu ego personal, sino porque “tú” y “el otro” sois lo mismo. En ti me reconozco, es decir: reconozco todo. “Namasté”, dicen en India. En ese sentido es sagrado para mí.
¿Cuánto hay de realidad y cuánto de ficción en su actividad?Para mí esa división no tiene sentido. Para mí todo es ficción, y esa ficción es “real”.
Un claro ejemplo es su cine, con historias como Un principio, un documental con imágenes reales de la despedida de una pareja, ¿en qué fase están sus demás proyectos audiovisuales y de qué tratan?No me gusta hablar de mis películas antes de terminarlas. Primero la acción, y luego el discurso. Cuando esté hecho, hablamos de ello. Haciendo cine voy muy despacio, tengo embarazos aparentemente muy largos.
¿De qué forma concibe el arte?Nuestra percepción personal de la realidad es nuestra principal obra de arte, es el mundo que creamos para vivir en él. Estar vivo entonces, por definición, ¡es ya ser un artista! Eso que solemos llamar “arte” es solo una representación que hacemos algunos de esa creación continua y primaria que hacemos todos.
Y eso implica una responsabilidad de la que no podemos huir, puesto que la representación transforma lo representado. Al crear algo, plantamos una semilla en el imaginario colectivo y creamos futuros posibles. De inmediato todo ello está a disposición de cualquiera. Sabiendo esto, cada uno decide en qué dirección quiere crear, a qué mundo quiere contribuir. ¿Quieres sólo quejarte, denunciar, desmontar lo que no te gusta, o quieres plantar bosques en el desierto? ¿Quieres sólo describir el muro, o quieres construir una puerta en él?
¿Alguna vez le ha preocupado la salida comercial de sus obras?Desde niño he tenido una absoluta confianza en que la fruta caería del árbol justo, en el momento idóneo, si yo me dedicaba a cuidar bien el árbol. Muchas veces nos enfocamos en eso que llamamos “triunfar”, sin darnos cuenta de que olvidamos enfocarnos en lo que queremos dar. Para mí eso siempre fue lo prioritario. Quería sentir que podía ofrecer algo auténtico y de utilidad a los demás, que podía honrar todo cuanto siento haber recibido. La salida comercial la deciden los demás después, en base a lo que sientan que les aporta.
Claro que es importante, una vez has hecho algo, hacer saber a otros que eso existe. Pero eso no es algo por lo que preocuparse, sino algo de lo que ocuparse. Además, para mí, la forma de hacer llegar a los demás tu obra es otra obra en sí misma. Y creo que es esencial que te guste mucho, y que creas profundamente en aquello que vas a ofrecer. Si sólo para poder vivir de ello, ofreces algo de lo que no estás convencido, algo que tú no quisieras para ti mismo sin dudarlo, estás suicidándote, y estás contaminando. Como dijo T.S. Eliot: “La mayor parte de los problemas del mundo están causados por personas que quieren ser importantes”.

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En referencia a esto último que dice, ¿cree que la escasez de medios en esta crisis ha redirigido la senda hacia el factor humano en el arte dejando atrás los efectismos y grandilocuencias?No creo en la escasez de medios. Creo que ahora mismo los medios se multiplican rápidamente. He visto películas maravillosas realizadas con un pequeño móvil antiguo. Relacionar los medios con el dinero es una trampa. Si quieres crear, no hay excusas. Lo que sucede es que esos medios que hoy abundan son de otra cualidad, y quizás no te permiten esa grandilocuencia. Afortunadamente.
Creo que están sucediendo dos cosas importantes debido a eso que llaman “crisis”: Por un lado se está acabando con la absurda profesionalización del arte, lo que está estimulando y acrecentando la creatividad humana. Y por otro lado, ese ser humano se está cansando de intentar entretener y de que intenten entretenerle. La “crisis” terminará, de una puñetera vez, con la industria del entretenimiento, que se creó para adormecernos.
¿Y será fácil despertar en esta sociedad?La sociedad no existe para mí. No puede facilitarnos ni dificultarnos nada. Es una abstracción que solemos utilizar como excusa para no afrontar la responsabilidad individual, un espejo al que echamos la culpa de los obstáculos que nos ponemos. Dos vecinos no viven en la misma sociedad. Cada persona vive en la “sociedad” que hay solo en su mente. Vivimos en la sociedad que somos, y creemos que esa sociedad influye en nosotros y nos obliga a ser otra cosa.
Creo que hay que tener cuidado con el verbo “despertar”. La gente que lo enarbola como un deber suele pensar que estar dormido es no pensar como ellos piensan, es no ver lo que ellos creen ver. Y tus despertares sólo te incumben a ti. No puedes saber cómo contribuirán a la consciencia colectiva, pero lo harán. Todo lo que haces en ti, lo haces en el mundo. De esa responsabilidad nadie escapa. Pero cada despertar es distinto.
Y tal y como yo lo veo, no podemos elegir despertar o no. Despertar es inevitable, es una cualidad inherente a la vida. Estamos despertando continuamente a distintas realidades. Nos queda, como especie, una historia de sucesivos despertares por delante. Y siempre se despierta a otro sueño del que a su vez se puede despertar también. Un sueño contiene otro, como una muñeca rusa infinita. Antes de entrar en un sueño más rico y bello, creamos eso que llamamos “crisis”, que solo es el intervalo entre el sueño que hemos dejado y el sueño que aún no hemos habitado.
Dentro de todo, hay un aspecto esencial, ese sistema vital que ha ido desarrollando: la Consciencia Co-Creativa… ¿qué herramientas lo componen?No está compuesto por herramientas, sino que cualquier herramienta puede ser creada o aplicada en base a ello. Es el nombre que le he dado a la consciencia de que cada persona está creando el mundo en el que vive y, a la vez, esa creación depende de nuestros encuentros.
Por ejemplo: Si me cuentas tu historia, yo no puedo escucharla por mucha atención que preste. Siempre me proyectaré en tu narración, aunque no lo sepa. No recibo lo que tú cuentas, recibo lo que yo estoy creando con lo que tú cuentas. Pero esa creación no hubiese existido si tú no llegas a contarme esa historia de esa determinada manera.
Así co-creamos la realidad. La comunicación, tal y como solemos entenderla, no existe. No podemos transmitir nada conscientemente. Sólo podemos crear símbolos, espejos. A través de ellos nos comunicamos sin saber qué comunicamos. Eres responsable del símbolo que le entregas al otro, y a la vez el otro es totalmente responsable de lo que hace con ese símbolo. Son dos responsabilidades independientes, en cuya relación no cabe la culpa ni el victimismo.
¿Un artista como usted, que investiga sobre el ser humano en su más pura esencia, que opinión tiene acerca de las redes sociales? ¿Cree que han cambiado los patrones de relación? ¿Cómo afecta eso a su trabajo?La humanidad es un organismo que conformamos entre todos. La vida es una sola inteligencia que se manifiesta, de formas distintas, en cada uno de nosotros. Somos neuronas de una mente universal que, como individuos, no podemos abarcar ni comprender. Esa mente aprende a través nuestra. Somos a la vez sus sirvientes y sus creadores. Las redes sociales son una manifestación simbólica de esa mente. No están inventando nada. Sólo comienzan a representarlo. Y creo que, gracias a esa representación, el aprendizaje colectivo se está acelerando de forma impredecible. No es que los patrones de relación cambien debido a ella -nunca han dejado de cambiar-, sino que ese constante cambio se acelera.
En el trabajo están siendo decisivas, para mí y para quien quiera que lo sean. Gracias a ellas, sin movernos, nos encontramos con personas que comparten visiones del mundo similares por todo el planeta, en vez de tener que limitarnos al entorno físico en el que estamos. Intercambiamos conocimiento. Nos inspiramos mutuamente.
Y lo más importante en mi opinión: han hecho evidente que Darwin era un idiota, que la competitividad es absurda, y que lo realmente efectivo es la colaboración y la generosidad. Nos habían hecho creer que había que luchar y ganar a los demás para prevalecer. Pero las redes evidencian lo que siempre ha sucedido en el fondo: no sobreviven los más fuertes, sino los que más dan. Todos nos encargamos de que sea así. Porque quien da lo que encuentra, hace que todos lo encontremos juntos.
Usted está en continua reinvención, poniendo en regeneradora duda lo dicho, entonces, ¿qué visión tiene de proyectos que realizó en el pasado? ¿Cómo envejecen ante su lenguaje actual?
Nada envejece. Si escribiste algo ayer, por ejemplo, ya no eres el que escribió aquello, pero eres quien lo lee ahora. No importa cómo fue escrito, importa cómo es leído ahora. Es tu mirada la que lo hace actual.