sábado, 17 de septiembre de 2016

Lettre de Samuel Beckett à Thomas McGreevy (dedicado a Begoña Zabala Aguirre)

18 octobre 1932




Mon cher Tom
Savoir que tu aimes mon poème me fait chaud au cœur. Sincèrement mon impression était qu’il ne valait pas grand-chose car il ne représentait pas une nécessité. Je veux dire que d’une certaine façon il était « facultatif » et que je ne m’en serais pas plus mal porté si je ne l’avais pas écrit. Est-ce là une façon très insipide de parler de la poésie ? Quoi qu’il en soit je trouve qu’il est impossible d’abandonner cette vision des choses. Sincèrement à nouveau mon sentiment est, de plus en plus, que la plus grande partie de ma poésie, bien qu’elle puisse être raisonnablement heureuse dans son choix des termes, échoue précisément parce qu’elle est facultative. Alors que les 3 ou 4 que j’aime et qui semblent avoir été attirés en luttant contre le véritable sale temps d’une de ces belles journées pour entrer dans le terrier de la « vie privée », Alba & le long Enueg & Dortmunder & même Moly, ne me donnent pas et ne m’ont jamais donné l’impression d’être construits. Je ne peux pas très bien m’expliquer à moi-même ce qu’ils ont qui les distingue des autres, mais c’est quelque chose d’arborescent ou du ciel, pas Wagner, pas les nuages sur roues ; écrits au-dessus d’un abcès et non à partir d’une cavité, une déclaration et non une description de chaleur dans l’esprit pour compenser le pus dans l’esprit. N’est-ce pas cela que veut dire Éluard ?
Quel est le rôle de la racine ?
Le désespoir a rompu tous ses liens.
Je n’ai pas honte de bégayer ainsi avec toi qui as l’habitude de ma façon délirante de ne pas réussir à dire ce que j’imagine que je veux dire et qui comprends que jusqu’à ce que la bouche doit bégayer ou se taire. Et seule une bouche plus stoïque que la mienne peut se taire. Il y a un type d’écriture qui correspond à des actes d’imposture & de débauche de la part de l’officine de l’écrivain. Le gémissement que je dois lâcher de plus en plus en écrivant est là – c’est-à-dire presque toujours bien ficelé, en terrain, faute d’orifice, chaleur de friction et la combustion spontanée de l’esprit pour compenser le pus & la souffrance qui menacent son économie, manœuvres frauduleuses pour obtenir que la cavité fasse ce qu’elle ne peut pas faire – le travail de l’abcès. Je ne sais pas pourquoi le poème jésuitique qui est une fin en soi et justifie tous les moyens devrait me dégoûter tant. Mais c’est le cas – à nouveau – de plus en plus. J’essayais d’aimer à nouveau Mallarmé l’autre jour, & je ne pouvais pas, parce que c’est de la poésie jésuitique, même le Cygne & Hérodiade. J’imagine que je suis un sale P. aux tendances puritaines même en poésie, préoccupé de l’intégrité dans un surplis. Je porte le deuil de l’intégrité de l’émission de sperme chez un pendu, ce que je trouve chez Homère & Dante & Racine & parfois Rimbaud, l’intégrité des paupières tombant avant que le cerveau ne soit conscient du grain de poussière dans le vent. […]
Toujours affectueusement,
Sam

jueves, 15 de septiembre de 2016

Lettre de Jean Seberg aux camés : « Rien à en foutre, on veut de la neige dans nos veines. »

Février 1978


Salut les cons, les voyous, les roadies, et les blues jeans Renoma :
Je suis de passage et j’ai deux ou trois trucs à vous dire, comme ça. De quoi je me mêle ? De vous tous et de milliers d’autres. Une gueule est faite pour parler et une machine pour taper, et un être humain pour – comme disait le plus grand planeur de tous les temps – « aimer son prochain ». Voilà. Le shérif est en ville, et il va tirer. Et rien à foutre. Et un peu partout. Salut les reines des restes : restes de vous – même avec vos bébés nés en manque car vous étiez trop lâches pour avouer au toubib que vous étiez toxicos enceintes. Le môme pleure dans le coin, le linge sale et le ventre vide : pas de Nesquik pour lui, pas assez de blé. Juste assez pour que maman achète sa poudre. Juste assez pour qu’elle baise n’importe qui, n’importe comment pour avoir de quoi retrouver son dealer, sous une porte cochère. Vite. Vite. Il neige sur Paris… pied ! Rare ! Rien à en foutre, on veut de la neige dans nos veines. On espère qu’entre-temps le même n’a pas renversé ce qui traînait de Mari sur le canapé sale, à côté du dernier Mandrax. Fixette. Vite. Aiguille sale ? Hépatite ? Rien à foutre. San Sebastian de la Blanche, c’est pas notre faute. La société nous a fait comme ça. Mon vieux est un con. Maman n’a rien compris. Leila m’a laissé pour une autre. Tralala là et chiale, chiale. Chier, faites chier. Tous. Salut mes loulous, mes rouleurs de mes deux, kamikaze de la Harley, mes bras restent. C’est bien ? Tu es cool. Cool. Je sais. Si cool que tu peux plus réchauffer les pieds de ta bonne femme. Ecroulés côte à côte – hmmm, hmmm, pied – et si on essayait de baiser ? Blff.
Tellement mieux le flash, tellement mieux. Sales cons minables, vous osez vous défoncer en écoutant Dylan et Lay, Lady Lay. Vous êtes obscènes. Lui, il a ses emmerdes aussi, il doit vivre avec son génie – chose jamais facile, demande à Baudelaire, demande à Garrel, demande à Romain Gary et demande à Eustache – avec ses problèmes conjugaux. Et il bosse, le mec. Il est sur pied tous les jours, pour chanter Hurricane Carter pour vous. Vous êtes obscènes. (Putain, elle nous emmerde, mettons sa lettre dans les chiottes). Rien à foutre. Elle est vraiment trop square). D’accord, j’ai rien dit. Mais j’ai quand même envie de causer encore. Vous me casseriez la gueule ? Essaie donc : Pierrot mon Loulou élu viendra te saluer. Certains amis au teint basané me trouvent assez sympathique. Vous vous défoncez avec Sonny Criss ? Je vous l’interdis.
 Interdis. C’était mon copain, et il essayait avec moi de vous décrocher. Et il jouait presque aussi bien que Yardbird Parker qui, sur son lit de mort, suppliait les jeunes musiciens de le croire quand il disait que son génie ne venait pas du cheval. Ça venait de son génie et de ses efforts au-delà du possible. Point c’est tout. Il travaillait. Ça s’apprend le sax. Tu te shootes avec Miles ? Ça se travaille la trompette. Des heures et des années chaque jour. Paul Desmond vous branche ? Moi aussi. Il fumait même pas les joints (à propos, puisque vous êtes tous si together, savez-vous qu’il vient de mourir avant la cinquantaine… de cancer ?). Et il est sublime Mick Jagger. Et Keith peut-être plus. Et ils se donnent à ne plus en finir pour vous. Et gracias, de nada, vous restez contre le mur avec le garrot, trop défoncé pour l’enlever.
Et Bobby Marley ? Qui ne l’aime pas ? Et il fait de la musique et de la politique, et il risque sa vie. Sniffette, sniffette. Et n’écoutez plus, je vous en prie, mon ami Memphis Slim. On est cool, huh ? (Elle peut pas la fermer celle-là. Pour qui elle se prend ? Pour une girl-scout ?). Et Hakim Jamal ?, cousin de Malcom X, ex-toxico, taulard, Muslim noir, plus bel homme qui a jamais marché sur la terre : il est mort mon Jamal – huit balles dans le ventre. Trois junkies revenus du Vietnam l’ont fait. Vietnam. OK (circonstance atténuante), mais vous m’avez tué Jamal. Oh, t’en fais pas, je fais pas du racisme à l’envers. J’ai connu des salauds et des minables, des crados et des paresseux de toutes les couleurs.
Bon, basta. J’arrête. Je fume une sèche, je bois une bière. Et je plane. Avec Count Basie, The Count. Je vais prendre un bain et mettre des pétales de rose dedans. Je la boucle, vous me fatiguez trop. Juste, une dernière chose, les copains, André Malraux, connais ? Moi, si. Assez bien. Et de toute sa vie, il a fumé trois boulettes d’opium, juste pour décrire le vieux Gisors. Trois. OK ? Salut les vauriens. Bacci. The Count joue Two for the blues et ça plane sec ! Navré pour la sèche, Madame Weil… Personne n’est parfait, n’est-ce pas ?
Quinze minutes.
Me revoilà ! Caftan, encens, parfum. The Count joue Jump for Johnny et je laisse tranquille mes camés avec leur overdose : qu’ils crèvent dans leurs vomis. […] Et je m’adresse maintenant aux poulets. Calmement. Je sais que vous faites un métier aliénant. Je sais que vous en avez marre. Mais ce n’est pas une raison pour terroriser Garrel et sa belle dame et tous les autres. […] Ne frappez plus mes potes qui essaient douloureusement de sortir de leur désespoir. Tenez-vous bien, je vous en prie. Vous savez mieux que moi où est la came, vous savez qui la fabrique, d’où elle vient, et qui en profite. Soyez des gardiens de la paix : DE LA PAIX. C’est noble. […] Bref, n’oubliez pas votre premier catéchisme. « Aime ton prochain comme toi-même ! » Donc tenue et calme et aimez-vous les uns les autres. Chacun de nous chante ses blues. Merci.
PS : Je sais que je vais trop loin, mais je n’aime pas à oublier cette phrase d’André Malraux : « Faire connaître aux hommes la grandeur qu’ils ignorent en eux. » Salut.

miércoles, 14 de septiembre de 2016

Decadencias EL GRAN LEOPARDI_Luis Antonio de Villena


Giacomo Taldegardo Leopardi (1798-1837) es uno de los grandes poetas del Romanticismo europeo y personalmente un ser sabio, hondo y tremendamente desdichado, con unos padres raros y aristócratas, el conde Monaldo Leopardi y Adelaide Antici, de antigua familia marquesal. Pese  a sus escapadas a Roma, Florencia o Milán, Leopardi vive gran parte de su vida en el pueblo natal, Recanati, en Las Marcas, junto alleopardi Adriático, no lejos de San Marino. Un ambiente anticuado y cerrado, pero con una notable biblioteca que convertirá al precoz Giacomo, desde su triste adolescencia, en un hombre enormemente culto. Hasta tal punto que a Leopardi no se le puede entender sólo como espléndido poeta (“El Infinito”) sino como un muy notable pensador en su famoso –cerca de 4000 páginas- “Zibaldone dei pensieri” o sea (con un arcaísmo) “Mezcolanza de pensamientos”, una obra capital que supongo pocos han leído sino en antología…  Afectado por múltiples dolencias casi desde la infancia (raquitismo, deformación de la columna vertebral, intermitentes males oculares) la vida de Leopardi, hasta sus años finales en Nápoles, donde fallece con 38 años, y sólo un amigo lo salva de la fosa común, fue una desdicha permanente que generó (o ayudó) a un pensamiento pesimista pero lleno de indagaciones y sensibilidades extremadas y refinadas. Como sabemos desde Luis Cernuda a Antonio Colinas, en la España moderna, Leopardi ha sido leído y aceptado de una nueva manera…
Pero hoy lo traigo por el excelente ensayo de  Pietro Citati, “Leopardi”, publicado por Acantilado. Citati es un magnífico biógrafo y exégeta, pero es este uno de sus libros donde va más lejos, pues no es sólo una biografía  sino en mucha mayor medida, un análisis muy rico, matizado y pormenorizado del abundante y contradictorio ideario de Leopardi (más allá de Rosseau) sacado de sus poemas y de la selva abundosa del leopardi-citati“Zibaldone”: Naturaleza, razón, felicidad, amor, sol, luna, libertad, antiguos, primitivismo… Todo entra en la mente excepcional de Leopardi y en su poesía a la par muy clásica y muy nueva.  Dice Citati: “una hipersintaxis basada en violentísimas distorsiones o en la alteración radical del orden oracional.”  De ahí sale “El Infinito” o el “Himno a los Patriarcas” pero también ideas de plenitud y desolación: “Los hombres grandes luchan contra lo necesario y odian despiadada y salvajemente a los dioses, al destino, a sí mismos y a la vida.”  Porque en medio de tantas plenitudes de sombra y llama, Leopardi quiso siempre morir y descansar: como en el famoso verso final de “El Infinito”: “y me es dulce naufragar en este mar”, el de la infinita quietud más allá de la vida y los astros…  Tiene razón Citati (y lo sabe bien porque lo ha hecho y nos lo cuenta) adentrarse en el Leopardi total, incluso buscando el sentido de los poemas, es una fascinante y profunda aventura, entre los sufrimientos de un hombre demasiado inteligente.  Leyendo a griegos y latinos en sumanoscrittolengua original y cuanto caía en sus manos, nuevo o viejo, Leopardi constata el raro y absurdo privilegio de estar vivo, destinados al final. Sabe que el futuro es el último rayo de nuestro presente. Pero tampoco quiere este pálido reflejo. Todo debe quedar en niebla, nada, silencio, tiniebla, fin. Un gran libro.

martes, 13 de septiembre de 2016

Jesús Ferrero_Cielos e infiernos




En tiempos de Gauguin el Pacífico era todavía el símbolo de una cierta pureza, y fue quizás el océano más frecuentado por los poetas simbolistas. Las islas del Pacífico encarnaban el mito primordial, el mito que lo determina todo desde el principio y crea desde el principio un destino y a la vez una añoranza: la del paraíso terrenal.

Gauguin y Stevenson tuvieron la osadía de buscar por sí mismos ese paraíso. A Gauguin pudo haberlo guiado la búsqueda de mitos que colmaran su sed simbolista, pero es más probable que lo guiara, como a Stevenson, la desesperación y el cansancio de Europa, quemada por la tuberculosis, el hollín, las hambrunas, la injusticia, la suciedad y la barbarie. Frente a las ciudades llenas de smog, de casas ennegrecidas y ríos fangosos, el fulgor idílico del Pacífico, el azul casi transparente, las mujeres célebres por su generosidad carnal y su alma voluptuosa. En fin, para qué seguir: un paraíso del todo irreal, allá, en el lejano Pacífico, invocado por Baudelaire en más de una ocasión, y hasta por el mismísimo Rimbaud.

Se le atribuían al Pacífico virtudes rejuvenecedoras: sus aguas podían ser en cierto modo las de la inmortalidad. El pobre Marcel Schwob (uno de los autores más sorbidos por Borges) cayó también en la fascinación pacífica y emprendió un viaje a Samoa, donde acababa de morir Stevenson. Cuentan que ya en Samoa, Schwob ni siquiera bajó del barco y emprendió enseguida el regreso a Francia, donde murió no mucho después de su patética y angustiosa odisea, que en lugar de darle nueva vida le quitó la poca que le quedaba.

De todo lo cual se deduce una verdad que hubiese patrocinado gustosamente Heráclito: dos hombres no se bañan en las mismas aguas aunque estén en la misma playa. Las lluvias de Samoa le concedieron a Schwob el regalo siempre envenenado de la muerte, en cambio con Gauguin funcionó el mito del Pacífico y se encarnó en él sobradamente, concediéndole la inmortalidad y regalándole algunos de sus cuadros más perdurables. También el mito funcionó en Stevenson, aunque no de la misma manera, pues si bien en Samoa mejoró su salud, no está claro que mejorase su literatura.

Lo más fascinante de la época de Gauguin es que todavía existía la posibilidad de creer en paraísos perdidos. No ocurría como ahora, que ya no queda una sola esquina de la Tierra sin fotografiar. En algún aspecto, aún estaban en la edad de la inocencia y no habían sido arrojados de todos los paraísos.

Y de todos los paraísos hemos sido expulsados salvo del que va conformando la imaginación de cada uno: pero ese edén (que a veces puede ser también un infierno) ha existido siempre, y es invulnerable excepto cuando arde avivado por la locura, y aún en ese caso puede albergar islas inquietantes y de una luz cegadora.

lunes, 12 de septiembre de 2016

Luis Antonio de Villena

CENTENARIOS: CERVANTES

(Este artículo se ha publicado en El Norte de Castilla)
Es ya muy grande el peso y brillo de la mejor cultura, de su tradición e historia. Para eso valen los centenarios conmemorados cuando de veras el autor importa. Para darle actualidad y ayudarlo a sobresalir un poco de ese gran peso dorado aludido. Pero uno diría que Miguel de Cervantes (que es, en buena medida, un símbolo de España) necesita menos que otros la celebración centenarial. Cervantes nunca ha dejado -con la fuerza que fuere- de estar presente en nuestra cultura. Por eso lo que necesita o pudo necesitar Cervantes no son simposios académicos de los que puede haber sobra, sino llevar al 220px-monasterio_de_san_ildefonso_y_san_juan_de_la_mata_-_cervantespúblico a un Cervantes vivo, un hombre que tanto luchó y al que a menudo fue mal, un hombre que fracasó más de una vez, ese Cervantes de sus dificultades mejor que el Cervantes de sus glorias, justamente cantadas. Y ayudarse en el empeño vital (que han hecho Jean Canavaggio o Rosa Rossi) con la resolución de otras curiosidades o enigmas cervantinos. No por cierto el de hallar su tumba, pues luego de tanto ruido, sólo se ha concluido lo que sabíamos ya: que Cervantes estaba y está enterrado en el convento madrileño de las Trinitarias Descalzas. Cierto la tumba concreta, individual se he perdido y sus huesos se mezclan con otros, firmamigueldecervantespero eso es parte del tenaz descuido con que los españoles han tratado a sus grandes hombres. En esto el pueblo español nunca ha estado fino y no hay que ocultarlo…
Cervantes Saavedra murió de diabetes con 68 años el 23 de abril de 1616, eso se conmemora el “Día del Libro”. Pero la madre de Cervantes se llamaba Leonor de Torreblanca, es decir que su hijo no usó el apellido materno. En la época el uso de los apellidos estaba infinitamente menos regulado que ahora, pero fue a partir de 1587 –es decir, más o menos a partir de sus 40 años- cuando Cervantes comienza a usar ese “Saavedra”, no antes.  También sabemos que Cervantes da como suyas obras perdidas, entre ellas comedias y novelas (quizás una colección de novelas cortas, otra) titulada cervantes_miguel_1“Las semanas del jardín”, título que han usado en homenaje algunos escritores modernos.  Aunque Canavaggio lo acepta, aquí gustó poco aquel “Escuchar a Cervantes” de la italiana Rossi donde dice que nuestro gran hombre –como Shakespeare- tuvo en Argel experiencias homosexuales, lo que le valió conservar la vida tras sus intentos de fuga, pues parece que el bajá turco –a quien no disgustaba el sexo entre hombres- lo protegió o lo quiso. Acá el tema es algo tabú todavía. Pero Miguel de Cervantes –sólo se conserva su firma manuscrita y ahí escribeimages-12“Cerbantes”- no fue un tipo adinerado o aburguesado, recorrió la Italia renacentista joven, fue soldado, estuvo en la cárcel por defraudador y conoció muy bien el lumpen sevillano –Sevilla era entonces la ciudad más populosa de España- aprendiendo a llevarse bien con pícaros y tahúres como enseñan las “Novelas ejemplares” (1613), pero en su mayoría escritas antes que el “Quijote”. Dilo claro: Cervantes es mucho Cervantes, pero al hombre vivo tenemos que rebuscarlo mejor todavía.

Enrique Vila-Matas, escritor español: "Lo ideal es escribir las teorías en papel de fumar y luego fumárselas"


Metaliteratura, autoficción, exceso de citas célebres (a veces inventadas), referencias “intertextuales”, mezcla de géneros, apócrifos. De estos y otros crímenes se ha acusado a Enrique Vila-Matas (1948), aunque tal vez es inimputable, porque es un hombre enfermo. Está, como algunos de sus personajes  -en El mal de Montano (2002) o Doctor Pasavento (2005)- “enfermo de literatura”, y escribe de forma terapéutica. 
También parece algo enfermo el protagonista de Dublinesca (2010), quien elaboró una teoría de la novela, que pensó destruir. Pero no lo hizo y en Perder teorías un escritor, tan parecido a Vila-Matas que incluso escribe sus artículos (y los relee con fascinación), está  invitado a un congreso internacional literario, pero es dejado a su suerte. En la soledad de su hotel escribe una teoría general de la novela.
Por otra parte, si en Kassel no invita a la lógica (2014) Vila-Matas recreaba su experiencia como escritor invitado en la Documenta de Kassel (una de las exposiciones de arte contemporáneo más importantes del mundo), ahora en Marienbad eléctrico refiere su amistad, encuentros e intercambios con la artista francesa Dominique Gonzalez- Foerster.
¿Considera que hay un cambio en su obra a partir de Dublinesca?
No, ninguno. La  presencia del arte -más concretamente de Duchamp- recorre toda mi obra y se encuentra ya de un modo evidente en Historia abreviada de la literatura portátil, publicada en 1985. 
Allí mencionaba una instalación de Gonzalez-Foerster e imaginaba, al menos el título, de Marienbad eléctrico... 
Sí, era el nombre de la orquesta que imaginé que en la vida real mi amiga Dominique  incluiría en el montaje de su instalación en la Tate Modern. Era una orquesta que interpretaba  “el desfigurado jazz del futuro, quizás un estilo híbrido que habrá de llamarse algún día Marienbad eléctrico”. No sabía entonces que ese fragmento de Dublinesca iba a proyectarse tanto sobre mi futuro.
 ¿Perder teorías es como el lado ensayístico de Dublinesca?
Lo es. No lo incluí en Dublinesca porque era demasiado largo y habría roto el ritmo de la trama. 
¿Hay que tomarse en serio las teorías?
No mucho porque mire: cada novela mía constituye su propia teoría, y en un cierto sentido la destruye. Tengo tantas novelas como teorías. Lo ideal es escribir las teorías en papel de fumar y luego fumárselas. Porque lo importante es crearlas. Después, uno ha de pasar a otra cosa. 
¿Le ocurre mucho que un artículo está en el origen de un libro?
No llevo la cuenta de las veces que me ha ocurrido. Pero sé que me pasó, por ejemplo,  con Impostura y  también con Historia abreviada de la literatura portátil, que son libros de los años 80. Antes de libros fueron artículos que publiqué en La Vanguardia. 
¿Son John Banville y Rick Moody dos de sus escritores favoritos?
No, en absoluto. Si en Perder teorías el narrador dice que esos dos novelistas están entre sus escritores favoritos, es porque el “yo” de ese texto corresponde al “yo” de un personaje de ficción que he construido basándome en una experiencia propia, pero sin permitir que sea yo mismo sino, como le digo, un personaje o, mejor, una voz. 
¿Cree posible encontrar nuevas formas para la novela?
¡Y tanto! Porque el problema que vienen teniendo los novelistas en las últimas décadas  es simplemente no seguir con el género tal como se formó hace dos siglos y buscarle otras posibilidades. Y eso en realidad es fantástico, porque le da a uno, como novelista,  trabajo para toda la vida. Y no sólo trabajo, sino gran entretenimiento y diversión, pues es una espléndida aventura inagotable dedicar todo tu tiempo a buscarle otras posibilidades a un género literario en permanente crisis. 
Al parecer hay bastante literatura en el trabajo de Gonzalez-Foerster. ¿Cuánto hay de instalación en el suyo?
Marienbad eléctrico lo han visto algunos curadores de arte como una instalación y quieren llevarla a un museo en forma de exposición, y no se equivocan. Pero no ideé el libro como instalación, quería tan sólo contar la historia de una amistad: cómo puede ocurrir que día a día, a lo largo de una serie de encuentros, se vaya forjando una relación sumamente creativa entre dos personas que parecen salidas de la película El año pasado en Marienbad. 
¿Le gusta el arte contemporáneo?
Todos somos Kafka, me dijo una vez una amiga. Y yo me asusté, le dije: mujer, unos lo somos más y otros menos. Lo mismo pasa con el arte contemporáneo, hay de todo. Tino Sehgal, Ryan Gardner, Parreno, Roger Bernat, Dominique Gonzalez, Tom McCarthy, Pierre Huyghe, Tacita Dean… son artistas que han heredado las inquietudes de los literatos modernistas: la repetición, la serialidad, los medios de comunicación… Las artes visuales es el lugar al que ha ido a parar el legado de Joyce y compañía. Actualmente el marco artístico tiene más flexibilidad, inquietud  y amplitud de miras que el literario, que es rehén de la lógica del mercado y de unos editores que en un alto porcentaje son sólo vendedores de coches.
¿Es posible la amistad a través del arte?
En Marienbad eléctrico se puede comprobar.
¿Tiene curación estar “enfermo de literatura”?
¿Hay que curarse de algo tan estimulante?
Si le dijeran transgenérico, ¿se ofendería?
Si me lo dicen cuando voy por la calle, soy capaz de darme un buen susto y acabar estrellado contra la pared más próxima. Pero peor es que te llamen “inclasificable”.  

Mirar a la Medusa de frente, Claudio Magris



Emily Brontë escribió una desgarradora obra maestra del desagrado, antipática y poéticamente irresistible, Cumbres borrascosas. La desagradable violencia de la vida, brutal abuso de los fuertes, la ciega potencia de la pasión indiferente a todo sentimiento de humanidad, la cruel e insensible aniquilación de los débiles -en otras palabras, la amoralidad de la vida, absolutamente ajena al bien y al mal- se narran con una estremecedora imparcialidad épica, que es el sello de los grandes narradores. Tal objetividad tiene también una importante función moral, porque saca a la luz la crueldad y la injusticia, inexorablemente victoriosas, mucho más de cuanto podría hacerlo una apasionada y explícita denuncia. Son las mujeres, sobre todo -piénsese por ejemplo en la Autobiografía de mi madre, de Jamaica Kincaid-, quienes expresan, en virtud de la sombra en la que han vivido, el malestar de la existencia.
Como todos los grandes libros, Cumbres borrascosas obliga al lector a regresar a la ingenuidad de la adolescencia, a desear el castigo de Heathcliff, el endiablado protagonista. De vez en cuando, uno se siente violentamente tentado a apartar el libro que nos hace ver que el sol brilla indiferente sobre justos y pecadores, sobre verdugos igual que sobre las víctimas de Auschwitz, y que los débiles humillados y ultrajados perecen sin dejar huella y perdiendo en ocasiones hasta la dignidad. Pero no es posible dejar de leer ese gran libro hasta el final, aunque al cerrado no se pueda evitar sentir el alivio de volver a historias y pensamientos menos turbadores [...].
Es difícil ser un escritor realmente desagradable. Muchos lo intentan y lo ostentan, incluso por justa reacción a tanto consuelo a buen precio que se ofrece continuamente, pero terminan por revelarse como buenos chicos, ansiosos por mostrarse provocadores, irritantes y rebeldes, pero irremediablemente buenos y acomodados.
Desde que Gide dijo que con los buenos sentimientos no se hace literatura, numerosos escritores se esfuerzan en escandalizar exhibiendo sentimientos que se pretenden inaceptables, festejando transgresiones pecaminosas, enfatizando en sus páginas brutalidad y violencia, desobedeciendo normas y prohibiciones. El mal parece seducir más que el bien, del mismo modo que resulta más halagador fanfarronear por las malas notas en conducta de la escuela. Pero el mal, exaltado por varios escritores, a los que les gustaría ser inmorales, es con frecuencia inocuo como el griterío en la escuela, es decir, no es el mal en absoluto. Si se quiere ensalzar el mal -mejor aún, con la retórica de las mayúsculas tan apreciada por las banalidades iconoclasta, el Mal- hay que tener el valor de aprobar la bomba atómica de Hiroshima sin tener en cuenta sus víctimas, el valor de admirar a los traficantes de armas que desencadenan guerras y masacres sólo por sus beneficios económicos, de alabar el linchamiento de un desgraciado cuyo color de piel es distinto y de apreciar las represiones de los falsos moralistas puritanos, porque también ellos, como instrumentos de abuso y violencia, son el mal. Si, por el contrario, se condenan todas estas cosas, significa que se respetan unas determinadas jerarquías de valores y sentimientos morales -lo que honra a quien los profesa y los experimenta-, pero es necesario, por eso precisamente, saber que no se forma parte de los diabólicos apóstoles de la transgresión y del mal, sino de los moralistas y de las personas de buenos sentimientos.
Muchos libros ostentosamente profanadores no consiguen ser de verdad desagradables -irritar, ofender, empujar, desgarrar- porque su provocación es la máscara, demasiado transparente, de sentimientos noblemente humanos y las faltas de control exhibidas son sólo simpáticas e inofensivas licencias goliardescas. Todo esto es motivo de orgullo para la humanidad de sus autores, porque es algo bueno que no haya muchas personas semejantes a Mengele o a los mafiosos que asesinan frente a los niños. Muchas veces, la literatura explicítamente transgresora está animada, muy en el fondo, por sentimientos tan buenos como para no poder enfrentarse con lo despiadado y lo cruel, tan frecuentes y tan frecuentemente triunfantes en la existencia. Leer a Genet no es irritante, porque las vicisitudes de sus vagabundos, aunque sórdidas e ilícitas, están rodeadas por un pathossentimental que, a parte de la incisiva fuerza poética, no es menos cálido, a su manera, que el de Sin familia o de otras novelas conmovedoras de siglo XIX, y transmite un sentimiento de piedad y humanidad que resulta siempre "bueno" y consolador, un sentimiento que, intencionadamente, falta en Cumbres borrascosas, y que por ello es un libro mucho más terrible.
Esa terribilidad extremadamente desagradable es una defensa de lo humano, porque mirar a la Medusa de frente es la única posibilidad de presentar resistencia.
Claudio Magris
Como un puñetazo
Corriere della Sera, 22 de agosto de 1998
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