viernes, 1 de enero de 2016

Gilles Deleuze, Félix Guattari - Capitalisme et schizophrénie 1, L’Anti-Œdipe, 1972









Qu'est-ce que l'inconscient ? Ce n'est pas un théâtre, mais une usine, un lieu et un agent de production.
Machines désirantes : l'inconscient n'est ni figuratif ni structural, mais machinique. - Qu'est-ce que le délire ? C'est l'investissement inconscient d'un champ social historique. On délire les races, les continents, les cultures. La schizo-analyse est à la fois l'analyse des machines désirantes et des investissements sociaux qu'elles opèrent. - Qu'est-ce qu'?dipe ? L'histoire d'une longue " erreur ", qui bloque les forces productives de l'inconscient, les fait jouer sur un théâtre d'ombres où se perd la puissance révolutionnaire du désir, les emprisonne dans le système de la famille.
Le " familialisme " fut le rêve de la psychiatrie ; la psychanalyse l'accomplit, et les formes modernes de la psychanalyse et de la psychiatrie n'arrivent pas à s'en débarrasser. Tout un détournement de l'inconscient, qui nous empêche à la fois de comprendre et de libérer le processus de la schizophrénie.







Michel Foucault : penser autrement

michel foucault (DR)
« Il y a des moments dans la vie où la question de savoir si on peut penser autrement qu’on ne pense et percevoir autrement qu’on ne voit est indispensable pour continuer à regarder ou à réfléchir (…). Mais qu’est-ce donc que la philosophie aujourd’hui – je veux dire l’activité philosophique – si elle n’est pas le travail critique de la pensée sur elle-même ? Et si elle ne consiste pas, au lieu de légitimer ce qu’on sait déjà, à entreprendre de savoir comment et jusqu’où il serait possible de penser autrement ? » (L’Usage des plaisirs, Gallimard, 1984, p.15-16). Si ce que l’on appelle philosophie peut, de fait, se réduire à la reproduction et légitimation de ce qui est déjà pensé, de ce qui est jugé vrai dans l’ordre constitué du savoir – et du pouvoir –, Foucault l’entend dans un sens radicalement distinct lorsqu’il rapporte la pensée, et la pensée philosophique, à la possibilité de penser et percevoir autrement : philosopher aurait un sens et une valeur par une tension vers un inconnu, une différence à laquelle la pensée philosophique est par là ouverte.
« Penser autrement » signifie que l’autrement ne serait pas réduit par la pensée au déjà pensé, au déjà connu, mais que la pensée ne penserait autrement qu’en devenant autre, différente d’elle-même – un « elle-même », un « propre », dès lors relatifs, provisoires, sans signification absolue. L’idée que l’on pourrait penser autrement met en cause l’identité de la pensée, la pérennité de ses contenus, de ses buts et objets. Elle inclut une différentiation et une créativité de la pensée. « La » pensée n’existe pas : existent des façons variables, plurielles, de créer de la pensée, y compris en ce qui regarde la philosophie. S’efface la représentation d’une pensée identique à elle-même, d’une unité de la pensée à travers ses avatars historiques et culturels, au profit d’une histoire créatrice, productrice de différences. La pensée existe en différant d’elle-même : « comment se fait-il que la pensée (…) ne cesse, ici et là, de commencer toujours à nouveau ? » (Les Mots et les Choses, Gallimard, 1966, p.64) – ce qu’il faudrait entendre littéralement : l’histoire de la pensée ne saurait se réduire à une suite de variations à partir d’une origine qui, à travers celles-ci, demeurerait identique à elle-même. Au contraire, la pensée ne cesse de varier, sans transcendance par-delà les différences historiques de « la pensée ». Penser est une histoire.
Foucault souligne qu’il ne fait pas une « histoire de l’esprit » mais une « histoire du discours », et qu’il ne s’agit pas de référer ce qu’il appelle le discours « à la pensée, à l’esprit ou au sujet qui ont pu lui donner naissance ». Il n’est pas question de rapporter ce qui est pensé à la forme d’un sujet souverain mais de constater qu’à tel moment ce qui est pensé se transforme, que de la pensée apparaît, distincte de ce qui était pensé, et de s’en étonner. Foucault insiste sur l’idée que ce qu’il appelle « discours » et son rapport avec la pensée ne peuvent être rabattus sur la forme d’un sujet originaire. Le discours marque qu’à un certain moment « on » pense de telle façon, qu’« il y a » de la pensée, et c’est ce « il y a » qu’une archéologie de la pensée a pour tâche de circonscrire. La pensée ne renvoie pas à une origine subjective anhistorique, mais à de la pensée sans sujet, anonyme, historiquement localisée. Ce qui est pensé est un effet, le sujet pensant étant un effet, non une cause ou une origine. L’archéologue désubjective la pensée, en constate l’effectivité sous la forme d’un « on », un « il y a » dont il s’agit de rendre compte. C’est l’examen et la détermination de cette pensée qui nécessitent ce que Foucault nomme « discours », et c’est en ce sens que l’histoire du discours est une archéologie de la pensée.
L’archéologie implique que la pensée n’a pas d’identité. A travers l’histoire, on ne pense pas de manière identique, la façon dont on pense à telle ou telle époque se rattache à un mode de pensée singulier qui s’accompagne d’idées et objets également singuliers. La sexualité, la prison comme punition juste, l’Homme, sont des idées et objets existant en rapport avec une forme de pensée historiquement circonscrite. La pensée n’est pas une faculté orientée vers le vrai, rencontrant ses objets, les éclairant de sa lumière naturelle : elle est un ensemble de modes relatifs, variables, liés de manière immanente à des objets et idées, tout aussi relatifs et variables, temporels. Derrière le processus historique différentiant et créateur – autant que destructeur –, il n’y a rien qui serait « la » pensée. En tant qu’elle est une histoire, « la » pensée est un archipel de modes ou formes historiques, variables, relatifs, précaires, différents. « L’archéologie de la pensée » introduit donc le temps dans la pensée et met au jour des changements, des résorptions, des nouveautés : une histoire des discontinuités et seuils qui constituent l’espace nomade de la pensée.

jueves, 31 de diciembre de 2015

El silencio de las sirenas [Cuento. Texto completo.] Franz Kafka








Existen métodos insuficientes, casi pueriles, que también pueden servir para la salvación. He aquí la prueba:
Para protegerse del canto de las sirenas, Ulises tapó sus oídos con cera y se hizo encadenar al mástil de la nave. Aunque todo el mundo sabía que este recurso era ineficaz, muchos navegantes podían haber hecho lo mismo, excepto aquellos que eran atraídos por las sirenas ya desde lejos. El canto de las sirenas lo traspasaba todo, la pasión de los seducidos habría hecho saltar prisiones más fuertes que mástiles y cadenas. Ulises no pensó en eso, si bien quizá alguna vez, algo había llegado a sus oídos. Se confió por completo en aquel puñado de cera y en el manojo de cadenas. Contento con sus pequeñas estratagemas, navegó en pos de las sirenas con alegría inocente.
Sin embargo, las sirenas poseen un arma mucho más terrible que el canto: su silencio. No sucedió en realidad, pero es probable que alguien se hubiera salvado alguna vez de sus cantos, aunque nunca de su silencio. Ningún sentimiento terreno puede equipararse a la vanidad de haberlas vencido mediante las propias fuerzas.
En efecto, las terribles seductoras no cantaron cuando pasó Ulises; tal vez porque creyeron que a aquel enemigo sólo podía herirlo el silencio, tal vez porque el espectáculo de felicidad en el rostro de Ulises, quien sólo pensaba en ceras y cadenas, les hizo olvidar toda canción.
Ulises (para expresarlo de alguna manera) no oyó el silencio. Estaba convencido de que ellas cantaban y que sólo él estaba a salvo. Fugazmente, vio primero las curvas de sus cuellos, la respiración profunda, los ojos llenos de lágrimas, los labios entreabiertos. Creía que todo era parte de la melodía que fluía sorda en torno de él. El espectáculo comenzó a desvanecerse pronto; las sirenas se esfumaron de su horizonte personal, y precisamente cuando se hallaba más próximo, ya no supo más acerca de ellas.
Y ellas, más hermosas que nunca, se estiraban, se contoneaban. Desplegaban sus húmedas cabelleras al viento, abrían sus garras acariciando la roca. Ya no pretendían seducir, tan sólo querían atrapar por un momento más el fulgor de los grandes ojos de Ulises.
Si las sirenas hubieran tenido conciencia, habrían desaparecido aquel día. Pero ellas permanecieron y Ulises escapó.
La tradición añade un comentario a la historia. Se dice que Ulises era tan astuto, tan ladino, que incluso los dioses del destino eran incapaces de penetrar en su fuero interno. Por más que esto sea inconcebible para la mente humana, tal vez Ulises supo del silencio de las sirenas y tan sólo representó tamaña farsa para ellas y para los dioses, en cierta manera a modo de escudo.







martes, 29 de diciembre de 2015

Lettre de Rainer Maria Rilke à un jeune poète

17 février 1903




Cher Monsieur,
Votre lettre vient à peine de me parvenir. Je tiens à vous en remercier pour sa précieuse et large confiance. Je ne peux guère plus. Je n’entrerai pas dans la manière de vos vers, toute préoccupation critique m’étant étrangère. D’ailleurs, pour saisir une œuvre d’art, rien n’est pire que les mots de la critique. Ils n’aboutissent qu’à des malentendus plus ou moins heureux. Les choses ne sont pas toutes à prendre ou à dire, comme on voudrait nous le faire croire. Presque tout ce qui arrive est inexprimable et s’accomplit dans une région que jamais parole n’a foulée. Et plus inexprimables que tout sont les œuvres d’art, ces êtres secrets dont la vie ne finit pas et que côtoie la nôtre qui passe.
Ceci dit, je ne puis qu’ajouter que vos vers ne témoignent pas d’une manière à vous. Ils n’en contiennent pas moins des germes de personnalité, mais timides et encore recouverts. Je l’ai senti surtout dans votre dernier poème : Mon âme. Là quelque chose de propre veut trouver issue et forme. Et tout au long du beau poème À Léopardi monte une sorte de parenté avec ce prince, ce solitaire. Néanmoins, vos poèmes n’ont pas d’existence propre, d’indépendance, pas même le dernier, pas même celui à Léopardi. Votre bonne lettre qui les accompagnait n’a pas manqué de m’expliquer mainte insuffisance, que j’avais sentie en vous lisant, sans toutefois qu’il me fût possible de lui donner un nom.
Vous demandez si vos vers sont bons. Vous me le demandez à moi. Vous l’avez déjà demandé à d’autres. Vous les envoyez aux revues. Vous les comparez à d’autres poèmes et vous vous alarmez quand certaines rédactions écartent vos essais poétiques. Désormais (puisque vous m’avez permis de vous conseiller), je vous prie de renoncer à tout cela. Votre regard est tourné vers le dehors ; c’est cela surtout que maintenant vous ne devez plus faire. Personne ne peut vous apporter conseil ou aide, personne. Il n’est qu’un seul chemin. Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s’il pousse ses racines au plus profond de votre cœur. Confessez-vous à vous-même : mourriez- vous s’il vous était défendu d’écrire ? Ceci surtout : demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit: « Suis-je vraiment contraint d’écrire ? » Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. Si cette réponse est affirmative, si vous pouvez faire front à une aussi grave question par un fort et simple : « Je dois », alors construisez votre vie selon cette nécessité. Votre vie, jusque dans son heure la plus indifférente, la plus vide, doit devenir signe et témoin d’une telle poussée. Alors, approchez de la nature. Essayez de dire, comme si vous étiez le premier homme, ce que vous voyez, ce que vous vivez, aimez, perdez. N’écrivez pas de poèmes d’amour. Évitez d’abord ces thèmes trop courants : ce sont les plus difficiles. Là où des traditions sûres, parfois brillantes, se présentent en nombre, le poète ne peut livrer son propre moi qu’en pleine maturité de sa force. Fuyez les grand sujets pour ceux que votre quotidien vous offre. Dites vos tristesses et vos désirs, les pensées qui vous viennent, votre foi en une beauté. Dites tout cela avec une sincérité intime, tranquille et humble. Utilisez pour vous exprimer les choses qui vous entourent, les images de vos songes, les objets de vos souvenirs. Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. Pour le créateur rien n’est pauvre, il n’est pas de lieux pauvres, indifférents. Même si vous étiez dans une prison, dont les murs étoufferaient tous les bruits du monde, ne vous resterait-il pas toujours votre enfance, cette précieuse, cette royale richesse, ce trésor des souvenirs ? Tournez là votre esprit. Tentez de remettre à flot de ce vaste passé les impressions coulées. Votre personnalité se fortifiera, votre solitude se peuplera et vous deviendra comme une demeure aux heures incertaines du jour, fermée aux bruits du dehors. Et si de ce retour en vous-même, de cette plongée dans votre propre monde, des vers vous viennent, alors vous ne songerez pas à demander si ces vers sont bons. Vous n’essaierez pas d’intéresser des revues à ces travaux, car vous en jouirez comme d’une possession naturelle, qui vous sera chère, comme l’un de vos modes de vie et d’expression. Une œuvre d’art est bonne quand elle est née d’une nécessité. C’est la nature de son origine qui la juge. Aussi, cher Monsieur, n’ai-je pu vous donner d’autre conseil que celui-ci : entrez en vous-même, sondez les profondeurs où votre vie prend sa source. C’est là que vous trouverez la réponse à la question : devez-vous créer ? De cette réponse recueillez le son sans en forcer le sens. Il en sortira peut-être que l’Art vous appelle. Alors prenez ce destin, portez-le, avec son poids et sa grandeur, sans jamais exiger une récompense qui pourrait venir du dehors. Car le créateur doit être tout un univers pour lui-même, tout trouver en lui-même et dans cette part de la Nature à laquelle il s’est joint.
Il se pourrait qu’après cette descente en vous- même, dans le « solitaire » de vous-même, vous dussiez renoncer à devenir poète. (Il suffit, selon moi, de sentir que l’on pourrait vivre sans écrire pour qu’il soit interdit d’écrire.) Alors même, cette plongée que je vous demande n’aura pas été vaine. Votre vie lui devra en tout cas des chemins à elle. Que ces chemins vous soient bons, heureux et larges, je vous le souhaite plus que je ne saurais le dire.
Que pourrais-je ajouter ? L’accent me semble mis sur tout ce qui importe. Au fond, je n’ai tenu qu’à vous conseiller de croître selon votre loi, gravement, sereinement. Vous ne pourriez plus violemment troubler votre évolution qu’en dirigeant votre regard au dehors, qu’en attendant du dehors des réponses que seul votre sentiment le plus intime, à l’heure la plus silencieuse, saura peut-être vous donner.
J’ai eu plaisir à trouver dans votre lettre le nom du professeur Horacek. J’ai voué à cet aimable savant un grand respect et une reconnaissance qui durent déjà depuis des années. Voulez-vous le lui dire ? Il est bien bon de penser encore à moi et je lui en sais gré.
Je vous rends les vers que vous m’aviez aimablement confiés, et vous dis encore merci pour la cordialité et l’ampleur de votre confiance. J’ai cherché dans cette réponse sincère, écrite du mieux que j’ai su, à en être un peu plus digne que ne l’est réellement cet homme que vous ne connaissez pas.
Dévouement et sympathie.
Rainer Maria Rilke.

lunes, 28 de diciembre de 2015

Luis Francisco Pérez







El poeta Manuel Moya, traductor de la poesía de Fernando Pessoa, de la de sus heterónimos y del "Libro del Desasosiego", ha declarado recientemente que el gran poeta portugués "es la clave para encajar ese puzzle que somos o al menos para familiarizarnos con él". No puedo estar más de acuerdo. Pessoa no es tanto un poeta inmenso como un filósofo voluntariamente alejado de su propia grey, como si él mismo siempre hubiera sospechado que la filosofía clásica, o sus moldes originales, únicamente lograrían sobrevivir con la ayuda extraordinaria de la poesía (idea ésta que para Heidegger, pero sobre todo en Gadamer, ha sido un auténtico quebradero de cabeza para la ampliación, o dilatación del discurso, de su propio pensamiento). De alguna manera Pessoa es un "eslabón perdido" en la cadena y transmisión del conocimiento occidental. El problema es que resulta terriblemente complicado llegar a conocer a qué exacta cadena, o sub sistema de pensamiento, pertenecía el eslabón concreto que es su inacabable y complejísima obra. Por eso pienso que lleva mucha razón Moya cuando habla de él como "una clave para encajar el puzzle que somos". Es cierto, pero esa clave jamás la encontraremos. El mismo Pessoa utilizó la poesía para esconder la solución del enigma -al considerar que era más profunda y difícil de encontrar que en la filosofía- de lo que somos, de lo que podemos llegar a ser, de lo que nunca seremos. El "Libro del Desasosiego" es la gran cifra, el gran arcano, del misterio de la existencia. Es también la única gran obra filosófica pensada y escrita por un ser humano que puede permitirse el lujo de ser intemporal o no estar datada. Al ser un muy inteligente y maravilloso ejercicio de pensamiento transversal en el tiempo es tan contemporánea de Platón como de Zizek. Casi nada.









Gil de Biedma, un poeta en la charca de la memoria_MANUEL VICENT









El lunes 21 de octubre de 1985, Jaime Gil de Biedma supo de verdad que la vida iba en serio y tuvo que internarse bajo un nombre ficticio —Jaime Costos Sánchez— en el hospital Claude Bernard, pabellón Roux, de París, para tratarse de un sarcoma de Kaposi, el primer síntoma de sida, que se le había diagnosticado ese verano. Empezaba así el martirio de su cuerpo, como el de un San Sebastián, cuyas flechas tomaban la forma de pinchazos, radiografías, termómetros y pastillas. No era la primera vez que la salud le había fallado. En 1956, de regreso de su primer viaje a Filipinas, una tuberculosis lo tuvo varado entre la cama y la hamaca del jardín en la casa solariega de La Nava, en Segovia, pero aquella enfermedad era una evanescente aura que nimbaba la imagen de un joven poeta y que le permitió iniciar un diario en que vertió toda la experiencia erótica de jabalí en busca insaciable de adolescentes masculinos en su estancia en Manila; en cambio, el cuerpo lacerado en 1985 por máculas de Kaposi no tenía nada de literario. Era un estigma que había que mantener en secreto. De hecho, solo Ana María Moix, la psiquiatra Rosa Sender, la familia más íntima, aparte de su pareja sentimental, Josep Madern, y algún consejero de la empresa Tabacos de Filipinas, de la que era secretario, sabían el alcance de su tragedia. En este último diario de 1985 expresa muy bien la angustia que le suponía recorrer un túnel que entonces solo llevaba a la muerte. En la clínica de París alternaba lecturas del economista Schumpeter en la cama con el tedio de la duermevela a la hora de la siesta, los insomnios y las pesadillas nocturnas con los calmantes, reconocimientos táctiles de los ganglios, inyecciones de interferón, electrocardiogramas, análisis de heces, ecografías de estómago. Con todo este bagaje infernal el poeta imaginaba el tormento que sería volver a Barcelona, donde habría que seguir el tratamiento y hacer frente a los rumores que inevitablemente iban a suceder.
El diario iniciado el 21 de octubre de 1985 se interrumpió el viernes 1 de noviembre. Fue como ese avión que deja de emitir señales en pleno vuelo y los controladores ignoran dónde ha ido a caer. De hecho, sus últimos apuntes son como registros en una caja negra: “O sea, 2 ampollas de 18 millones. Diluida cada ampolla con 1cc de agua para preparación inyectable. Más 2/3 ampolla de tres millones (o sea diluirla con 1cc de agua y tomar 2/3 partes)”.
El silencio perduró hasta el 8 de enero de 1990, fecha de su muerte. Pocos días antes había muerto Carlos Barral, su amigo desde los tiempos de la universidad. De esta forma, acabó la Escuela de Barcelona, aquella dorada tropa que en los felices setenta tenía asiento en los peluches rojos del pub Bocaccio de la calle Muntaner y que previamente había ensayado la modernidad en los baretos y boutiques de Tuset street, un remedo de Carnaby st. de Londres. ¿Qué habían aportado a la posteridad aquellos jóvenes de la gauchedivine? Tal vez fueron los primeros en saber hundir con el dedo el hielo del gin tonic frente a los escritores del realismo social, que abrevaban vino tinto en vasos de vidrio mojado servido en los mostradores, también mojados, de las tascas de Madrid. Juan Marsé solía decir que en Madrid si pedías una ficha de teléfono en un bar el camarero siempre la daba mojada.

Entre Madrid y Barcelona se repartían la vida los poetas Caballero Bonald, Ángel González, Valente, Jaime Gil de Biedma. Alfonso Costafreda, Carlos Barral y José Agustín Goytisolo. De todo este grupo, el heraldo hacia la muerte fue Gabriel Ferrater, quien se suicidó en 1972, a fecha fija al cumplir los 50 años, como había prometido. El 19 de marzo de 1999, día de su onomástica, José Agustín Goytisolo se cayó por la ventana mientras estaba arreglando una persiana que se había atascado. De hecho, no cayó a plomo en la acera sino en medio de la calzada, lo que demuestra tal vez que el salto fue premeditado.

Un canto maldito

Carlos Barral pasó por diversas curas de desintoxicación del alcoholismo, pero ninguna muerte tan duramente conseguida a través de un largo camino de autodestrucción como el de Jaime Gil de Biedma. Toda su vida partida en dos, como su cuerpo, de cintura para arriba el yin, poeta excelso y ejecutivo honorable de empresa; de cintura para abajo el yang, el lobo nocturno contra sí mismo en vicios estéticos en busca de la máxima degradación. Felices tiempos aquellos de la lucha antifranquista cuando todo eran hamacas, amigos, fiestas de esmoquin blanco, poemas, playas y viajes entreverados con cuerpos adolescentes. Un día llegaron a casa de Gil de Biedma dos policías de la Brigada Social para detenerle. Los recibió el mayordomo. “Tengan la bondad de esperar en la sala de visitas, —dijo— el señorito Jaime se está bañando pero les atenderá en seguida”.
El diario que Gil de Biedma inició en 1956, mientras se reponía de unas manchas en los pulmones en la casa solariega de La Nava, se ha dado a conocer ahora en sus partes sumergidas. El poeta lo reescribió cuando ya sabía que iba a morir. Esas partes ocultas constituyen un canto maldito al placer de la carne en el que la pasión por la belleza se transforma en una charca donde agonizan los peces oscuros de la memoria.

Jacques Mesrine

Connu pour ses braquages et ses évasions à répétition, Jacques Mesrine (28 décembre 1936 – 2 novembre 1979)  fut longtemps l’ « Ennemi public n°1 » français. Surnommé « L’homme aux mille visages», il surprend dans cette lettre envoyée de prison à son ex compagne Jocelyne Deraiche, dite Joyce, par sa tendresse. Un grand amoureux insoupçonné !
Connu pour ses braquages et ses évasions à répétition, Jacques Mesrine (28 décembre 1936 – 2 novembre 1979)  fut longtemps l’ « Ennemi public n°1 » français. Surnommé « L’homme aux mille visages», il surprend dans cette lettre envoyée de prison à son ex compagne Jocelyne Deraiche, dite Joyce, par sa tendresse. Un grand amoureux insoupçonné !




Joyce… mon amour,
Qu’il est doux à mon coeur de pouvoir le dire « mon amour ». Oui petite larme bien malgré moi… Je ne t’ai jamais oubliée. J’ai voulu le faire. J’ai triché avec moi-même… J’ai triché sur mon livre en parlant de nous. Je n’ai pas voulu gueuler que je t’aimais plus que « ma vie » pour ne pas vexer jamais… mais au moment où au pied du mur, elle m’a demandez [sic] « quand je l’épouserai » je n’ai pas pu tricher. Car c’est toi que j’aime depuis quatre ans. Je m’en défends… mais je n’ai pas cessé de penser à toi. Je t’ai haï [sic]… par trop d’amour. Il m’a fallu quatre ans pour soigner la blessure d’orgueil… pour relaisser parler mon coeur. Oui Joyce chérie, je t’ai adorée.